Emplois d’avenir, garantie jeunes : de la chair fraîche pour les patrons28/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2526.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emplois d’avenir, garantie jeunes : de la chair fraîche pour les patrons

Lundi 25 décembre, Hollande et sa ministre du Travail El Khomri se sont félicités de ce qu’ils appellent la baisse du chômage. Ils en ont attribué le mérite à leur politique et, plus particulièrement, aux dispositifs mis en place pour combattre le chômage des jeunes.

Il y a eu d’abord les emplois d’avenir, dans lesquels l’État paye 75 % du smic pour des jeunes sans qualification embauchés dans le secteur non marchand. Quelques centaines de milliers de jeunes ont ainsi pu trouver quelques mois de petits boulots précaires, mal payés et rarement formateurs. C’est tout sauf un emploi, et tout sauf un avenir.

Il y a eu ensuite les 500 000 formations promises et, paraît-il, réalisées. Elles ont permis de sortir des centaines de milliers de personnes de la catégorie chômeurs, c’était l’objectif recherché. Elles ont aussi permis à nombre de patrons de trouver de la main-d’œuvre gratuite sous prétexte de stages en entreprise. Chacun connaît un jeune travailleur qui, ayant approvisionné trois semaines les rayons d’un supermarché, a eu pour toute récompense la promesse d’être repris… s’il avait droit à un autre stage, non rémunéré, cela va de soi.

Fort de cette expérience si appréciée du côté patronal, le gouvernement a mis au point la garantie jeunes et l’a testée dans quelques départements. Hollande a désormais promis de l’étendre à tout le pays. Les jeunes, chômeurs, en difficulté, à la rue, en rupture scolaire, etc., doivent être volontaires et s’engager. Ils sont alors formés, défrayés à hauteur maximale de 471 euros par mois pour leur formation, leurs transports, leur téléphone. Lorsqu’ils sont suffisamment motivés, on les présente à un patron, et c’est à eux de faire leurs preuves, le temps d’un ou de plusieurs stages gratuits. Personne n’interdit, bien au contraire, aux organisateurs de la garantie jeunes d’être en étroit contact avec le patronat local pour épouser au mieux ses besoins. Tout est permis, rien n’est obligatoire, et surtout pas le salaire et l’embauche.

Le tripatouillage des chiffres du chômage est pratiqué par tous les gouvernements, tout comme le métier de trafiquant de main-d’œuvre gratuite, d’escroc à la promesse d’embauche, d’entremetteur du patronat. La spécialité Hollande-Valls-PS est d’y ajouter un sourire de gauche.

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