Donald Trump s’est vanté d’avoir remporté une victoire en convainquant Carrier (producteur d’appareils de chauffage et d’air conditionné et filiale d’un groupe géant qui emploie plus de 200 000 personnes) de garder 800 emplois dans son usine de l’Indiana, sur les 2 000 qu’il s’apprêtait à supprimer en basculant sa production au Mexique. Trump a pris une posture de dur vis-à-vis de cette multinationale en déclarant : « Les grandes entreprises doivent comprendre que nous devons prendre également soin de nos travailleurs. » Mais c’est un gros mensonge.

Trump met ses pas dans ceux d’Obama. Il a sauvé ces emplois chez Carrier, comme Obama avait sauvé ceux de l’industrie automobile : en donnant aux grandes entreprises l’argent des contribuables et en forçant les travailleurs à accepter des reculs.

L’accord donne à Carrier sept millions de dollars d’aide publique, en plus des dix millions dont il bénéficiait déjà. C’est l’argent des impôts des travailleurs, qui ne servira pas aux écoles, aux services publics ou à la réfection des routes, mais ira dans la poche d’une entreprise géante et très bénéficiaire.

Et qui sait ce que seront ces 800 emplois sauvegardés ? Une travailleuse, depuis vingt-quatre ans chez Carrier, disait : « On ne sait pas encore quelles concessions le patron exigera pour qu’on garde notre emploi. Ça ne sent pas bon. »

Trump c’est cela : un enfumeur, qui se préoccupe des intérêts des entreprises, au détriment de ceux des travailleurs.