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- Lutte ouvrière n°2526
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Leur société
Chômage : une situation insupportable !
La publication des chiffres officiels du chômage du mois de novembre a donné lieu à des polémiques indécentes et déplacées pour savoir à quoi serait dû ce que certains ont osé appeler « une embellie sur le terrain de l’emploi ». Mais quelle embellie ?
Au lieu d’augmenter régulièrement comme depuis bientôt cinq ans, le chiffre officiel des seuls chômeurs de la catégorie A (ceux n’ayant eu aucune activité, formation, stage…) a baissé pour le troisième mois consécutif et ne serait plus, pour la seule France métropolitaine, « que » de 3,447 millions personnes.
Ce chiffre énorme signifie que près d’un salarié sur sept dans le pays est sans aucun emploi. Les chômeurs de longue durée, ceux dont la situation est la plus critique, représentent toujours les deux tiers de la catégorie A, avec 2,421 millions de personnes. Et, de plus, une proportion non négligeable des chômeurs doivent survivre à l’aide des minima sociaux, soit 500 euros par mois, ou même sans aucune ressource.
Le comble est que, au lieu de baisser, le total des inscrits à Pôle emploi, qui inclut ceux qui ont eu une activité ne serait-ce que de quelques heures par semaine, est lui en augmentation, atteignant sur le pays, métropole et DOM-TOM, 5,778 millions de personnes. Enfin, il faudrait y ajouter une part importante des 1,9 million de personnes touchant le RSA, qui ont perdu tout espoir de trouver un emploi et qui ne sont plus inscrites à Pôle emploi, sans parler de ceux qui ont totalement disparu de toute statistique, car ne touchant rien.
Les commentaires autour des chiffres du chômage laissent de côté ce que cette situation veut dire pour l’ensemble de la classe ouvrière. Ce chômage de masse installé, qui dure et s’amplifie, touche de façon directe ou indirecte toutes les familles. Ceux qui ont un emploi fixe subissent le chantage à l’emploi des employeurs et doivent supporter le blocage des salaires, voire leur baisse, et une aggravation insupportable de leurs conditions de travail. Des millions de travailleurs sont dans la précarité permanente, allant de l’intérim au CDD, avec au bout du compte une paye partielle tout au long de l’année. Des millions d’autres doivent survivre avec des emplois à trois quarts, demi ou tiers temps, avec parfois des amplitudes de 12 heures ou plus par jour, dont l’essentiel n’est pas payé. Enfin, la majorité des plus jeunes, et pas seulement eux, sont confrontés à des stages à répétition non payés, passage obligé dit-on vers l’emploi, mais qui sont une aubaine pour les employeurs, qui bénéficient ainsi d’une main-d’œuvre gratuite.
Le chômage et ce qui l’accompagne sont bien le résultat de la guerre de classe que le patronat mène à l’ensemble du monde du travail, pour la préservation et l’augmentation de ses profits. Il ne pourra être contenu et prendre fin que si les travailleurs ripostent à cette agression. Il faut prendre sur les profits présents et accumulés par la bourgeoisie pour imposer un emploi pour tous et un salaire décent. Et, au-delà, il faut remettre en cause la dictature de cette classe parasite sur l’économie et la société.