USA-Israël : un vote de l’ONU tout symbolique28/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2526.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

USA-Israël : un vote de l’ONU tout symbolique

Pour la première fois depuis 1979, vendredi 23 décembre, le représentant américain au Conseil de sécurité n’a pas opposé son veto à un texte demandant l’arrêt de la colonisation de la Cisjordanie par Israël.

Comme Israël n’a jamais respecté aucune résolution de l’ONU, ce geste reste purement symbolique. Le gouvernement israélien a d’ailleurs tout de suite montré le peu de cas qu’il faisait de cette prise de position de l’ONU. Faisant quelque peu monter la sauce pour des raisons politiciennes, tant intérieures que vis-à-vis des États-Unis, il a annoncé qu’il suspendait ses cotisations à divers organismes internationaux, qu’il convoquait les ambassadeurs des pays ayant voté la résolution et qu’il interrompait provisoirement ses relations avec ces pays.

La France, qui d’une part a voté la résolution et d’autre part a convoqué pour le 15 janvier une de ces conférences inutiles dont elle a le secret, la énième du genre sur la paix au Moyen-Orient, a fait l’objet de déclarations spéciales du ministre de la Défense, l’ultranationaliste Lieberman. Ce dernier a qualifié la conférence internationale de seconde affaire Dreyfus, avec cette fois-ci tous les Juifs au banc des accusés. Et il a appelé les Juifs de France à émigrer en Israël s’ils voulaient demeurer juifs. Cela donne une idée du torrent de stupidités nationalistes, criminelles et dangereuses déversé tous les jours en Israël par son gouvernement.

Obama, au début de son mandat, avait promis que la politique américaine au Proche-Orient changerait. Le moins qu’on puisse dire est qu’il a attendu le dernier moment pour faire un geste dont il sait qu’il n’aura aucune portée. Obama a sans doute voulu punir Nétanyahou, le Premier ministre israélien, pour avoir apporté ouvertement son soutien à Trump. Il a aussi manifesté son mécontentement à l’égard d’un allié qui n’a accepté aucune concession dans la politique de colonisation de la Cisjordanie et plus généralement vis-à-vis des Palestiniens. Les États-Unis ont d’autres alliés dans la région, parmi les États arabes, et ils doivent aussi montrer qu’ils les écoutent un peu. Et puis, à défaut d’avoir fait quelque chose de concret durant ses huit années de mandat, Obama laissera au moins l’impression que la présidence démocrate peut être un tout petit peu moins pro-israélienne que ne le sera celle de Trump.

Reste que cette mise en scène diplomatique ne s’est accompagnée d’aucune mesure concrète, d’aucune menace de sanction. Washington n’a pas davantage menacé de remettre en cause l’accord signé en septembre dernier, qui prévoit d’accorder à Israël une aide militaire record de 38 milliards de dollars pour les dix prochaines années. Les dirigeants israéliens sont aussi avertis que, au-delà de ce vote symbolique, ils peuvent continuer à coloniser sans vergogne la Palestine, sans craindre de perdre le soutien de l’impérialisme américain, qui ne lui a jamais fait défaut.

Partager