AIA – Clermont-Ferrand : les ouvriers d’État en lutte28/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2526.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AIA – Clermont-Ferrand : les ouvriers d’État en lutte

Depuis plusieurs semaines, les ouvriers d’État de l’AIA (atelier industriel de l’aéronautique) sont mobilisés à l’appel des syndicats CGT et FO, contre la remise en cause du statut d’ouvrier d’État et la suspension des décrets salariaux depuis plus de six ans. Ces décrets avaient été arrachés par la lutte en 1951 et 1967. Ils stipulent que ces salaires ouvriers sont alignés sur ceux de la métallurgie parisienne, avec la même augmentation trimestrielle.

L’AIA, qui appartient à l’État, est chargé de la maintenance et de la réparation des avions de l’armée de l’air. Dans l’usine de Clermont-Ferrand, 1 300 personnes et plusieurs statuts se côtoient : sous-traitants, ouvriers d’État, fonctionnaires, contractuels, techniciens et ingénieurs, ainsi que des militaires. Les ouvriers d’État sont environ 800.

Les décrets salariaux avaient déjà été mis à mal à l’époque du plan Barre de 1978, ce qui avait entraîné un mois de grève. Le gouvernement avait finalement reculé. En 1982, le blocage des salaires par le gouvernement socialiste n’avait entraîné aucune réaction syndicale, solidarité avec le gouvernement de gauche oblige. L’année d’après, les décrets étaient de nouveau appliqués, mais les salaires avaient pris un retard de quelque 12 %. En 2010, sous Sarkozy, les décrets étaient de nouveau suspendus, et l’arrivée de Hollande n’y a rien changé.

L’intention du ministère de la Défense de réformer le statut, supprimant entre autres les décrets salariaux, a conduit à cette mobilisation. Le ministre voudrait bien aligner les salaires sur ceux de la fonction publique, eux aussi bloqués depuis six ans. Il prétend que le changement de statut (appelé modernisation) serait bénéfique pour le personnel, mais les travailleurs ne sont pas dupes.

Une première journée de grève a eu lieu le 29 novembre et, depuis, de nombreux rassemblements ont été organisés, avec passage dans les ateliers pour attirer du monde. Plus de la moitié des travailleurs étaient en grève le 9 décembre, lors de la deuxième journée, à laquelle l’UNSA s’était jointe. Le 13 décembre, pour la visite du directeur du Service industriel aéronautique (SIAé), plus de 300 ouvriers se sont rassemblés devant la direction.

Entre les salaires bloqués depuis plus de six ans et la perspective de voir la situation perdurer et s’aggraver, les ouvriers réagissent massivement. Les actions se multiplient et commencent à gagner les autres établissements du SIAé.

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