Xynthia : rien n’a changé15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Xynthia : rien n’a changé

Un rapport sénatorial publié le 7 juillet fait le point sur les risques d’inondation, cinq ans après la mort de 47 personnes lors de la tempête Xynthia de février 2010.

L’axe du rapport Pour une véritable culture du risque contribue à diluer et occulter les responsabilités. Incidemment sont cependant relevées des défaillances actuelles de l’État qui, comme celles qui ont conduit à la catastrophe de 2010, relèvent d’économies criminelles sur les dispositifs de protection des populations.

Ainsi, alors que pour la seule Vendée « les travaux programmés [après Xynthia] portent sur 76 km de digues, seuls 8 kilomètres ont été réalisés à ce jour ». En cause, « la multiplicité des intervenants et les coûts financiers qui pèsent sur les collectivités locales ». Celles-ci « ont dû parfois financer elles-mêmes l’entretien des digues ». Le rapport aurait pu ajouter « et leur construction » : ainsi la petite commune sinistrée de Charron (Charente-Maritime) a bâti à ses frais en 2013 une jetée, faute d’argent pour construire une vraie digue.

Le rapport souligne aussi l’importance de l’aide qui était apportée par les préfectures pour étudier les demandes de permis de construire les plus litigieux (c’est-à-dire en zone inondable). Limitée aux petites communes depuis 2007, cette aide des services de l’État a disparu le 1er juillet 2015. Les communes sont maintenant livrées à elles-mêmes.

En fait de culture du risque, l’État révèle surtout une culture du moindre coût, en tout cas concernant la protection des populations les plus modestes, comme en témoigne la priorité qui a été donnée à la construction de digues protégeant les plus riches communes de l’île de Ré.

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