Collège Bellefontaine – Toulouse : mutations pour fait de grève15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Bellefontaine – Toulouse : mutations pour fait de grève

Depuis le 22 juin, une enseignante du collège Bellefontaine à Toulouse est en grève de la faim. Elle campe en face du rectorat, rejointe le 6 juillet dans son action par sa mère. Elle proteste contre la mutation d’office qui la touche, ainsi que cinq autres professeurs.

Le collège Bellefontaine est un établissement classé REP + (Réseau d’éducation prioritaire) situé dans le quartier populaire du Mirail. En novembre dernier, une grève de trois semaines massivement suivie a eu lieu dans ce collège. Les grévistes dénonçaient le décalage entre la réforme de l’éducation prioritaire et les moyens réellement attribués à leur établissement.

Après la grève, le principal du collège a commencé à dénoncer les enseignants devenus, selon lui, la « honte du service public », le « déshonneur de Bellefontaine ». Et les gels de notes ont succédé aux multiples convocations et brimades.

En avril, une professeure des écoles de la Segpa (classes spécialisées) du collège était suspendue suite à un échange de mails privés qui mettaient en cause sur un ton humoristique les agissements du principal. En réalité, le rectorat sanctionnait une enseignante qui avait surtout le tort d’avoir participé activement à la grève.

En mai, cinq autres enseignants ont été avertis par voie d’huissier qu’ils étaient mutés « dans l’intérêt du service » et visés par une procédure disciplinaire. Ces enseignants, qui exercent dans ce collège depuis des années et y sont bien notés, sont devenus subitement l’objet de tous les reproches. En fait, le seul motif réel de leur sanction était, comme pour leur collègue suspendue, leur participation active au mouvement de grève de novembre.

Aujourd’hui, les procédures disciplinaires contre ces enseignants ont été suspendues. La mobilisation de leurs collègues et d’enseignants de tout le département a certainement pesé. Le rectorat a d’ailleurs implicitement reconnu les responsabilités du chef d’établissement dans le pourrissement de la situation en l’invitant à postuler dans un autre établissement. Il n’en reste pas moins que les mutations « dans l’intérêt du service » sont maintenues, avec la menace d’une réactivation des procédures disciplinaires en cas de refus.

De la part de la rectrice, il y a clairement la volonté de faire un exemple. Une raison supplémentaire d’être solidaire de ceux qui luttent aujourd’hui pour continuer à exercer dans leur collège.

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