Accord sur le nucléaire iranien : ennemis d’hier et amis de demain15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Accord sur le nucléaire iranien : ennemis d’hier et amis de demain

Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, auxquels se sont joints ceux de la Russie et de la Chine, ont conclu le 14 juillet à Vienne avec leur homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, un accord concernant le nucléaire iranien.

Il semble désormais probable que les dirigeants impérialistes lèvent, au moins en partie, les sanctions internationales qui étouffent l’économie du pays depuis des années, en échange d’un engagement de Téhéran à ne pas prévoir de débouchés militaires à son industrie nucléaire. Mais en fait, derrière le nucléaire iranien, d’autres questions sont en jeu.

Trente ans durant, depuis la chute du chah Reza Pahlavi, soutien pendant des décennies des puissances impérialistes, balayé en 1979 par un soulèvement populaire, la République islamique d’Iran a été en butte à l’hostilité des États-Unis. La dictature réactionnaire des mollahs n’est certes pas inconciliable avec les intérêts des impérialistes occidentaux, qui soutiennent des régimes tout aussi obscurantistes. Mais celui-ci était considéré comme trop incontrôlable à leurs yeux, et surtout trop soucieux de son indépendance vis-à-vis des intérêts occidentaux.

Le chaos créé par l’intervention américaine de 2003 en Irak, aggravé par l’offensive de l’organisation État islamique (EI) dans la région, a changé la donne. L’Iran intervient en Irak contre l’EI, en armant et en finançant des milices. Il est ainsi devenu depuis plusieurs années un soutien, encore officieux, de la politique de l’impérialisme américain. Il présente en outre l’avantage d’être un des rares États à faire preuve de stabilité dans une région gagnée par le chaos.

Il existe aussi une certaine pression des multinationales, pas seulement américaines, qui veulent reprendre pied dans ce pays. Il renferme la deuxième réserve mondiale de gaz et la quatrième de pétrole. Il représente un marché de près de 80 millions de consommateurs, dont une partie est solvable. En février 2014, plus d’une centaine de hauts dirigeants d’entreprises françaises s’étaient déplacés en Iran, profitant d’une levée partielle et provisoire des sanctions. Que le régime iranien soit une dictature ne rentre pas en ligne de compte. Ce fait n’a pas entravé la recherche d’un accord, bien au contraire. Du point de vue des dirigeants occidentaux, c’est même un avantage, pourvu que leur ordre et les profits de leurs multinationales soient garantis.

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