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Dans le monde
Hollande et Tsipras : le baiser qui tue
François Hollande joue au chevalier blanc auquel la Grèce devrait son salut. Cette mauvaise tragi-comédie, dans laquelle Angela Merkel tient le rôle de la méchante, cache les coulisses d’une opération lors de laquelle la France et l’Allemagne se sont partagé les rôles. Les deux gouvernements, français et allemand, chacun à sa façon, ont exercé une pression maximale sur le gouvernement grec.
Déjà, avant le référendum du 5 juillet, Hollande s’était prononcé pour que la population grecque accepte les attaques prévues par le projet d’accord. « Si c’est le oui, la négociation peut très facilement s’engager. Si c’est le non, on rentre dans une forme d’inconnu », avait-il déclaré. Le 8 juillet, trois jours après le non au référendum, il intervenait pour dicter à la Grèce un nouveau projet plus féroce encore que le précédent. Des hauts fonctionnaires du ministère français des Finances sont allés jusqu’à tenir le stylo du gouvernement grec pour l’aider à présenter des réformes qui reprennent largement la potion refusée par le référendum. Tsipras a reçu le projet gréco-français le 9 juillet au matin. Il l’a fait aussitôt valider par le Conseil des ministres puis voter la nuit suivante par une majorité comprenant une grande partie de son opposition au Parlement grec. Hollande a salué alors ce programme « sérieux et crédible », et pour cause, puisque son gouvernement l’avait largement inspiré.
Si Hollande a aidé le Premier ministre grec à quelque chose, c’est à trahir ses électeurs.