Japon : derrière l’histoire officielle, l’exploitation capitaliste15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : derrière l’histoire officielle, l’exploitation capitaliste

Vingt-trois sites industriels datant de l’ère Meiji (1868-1912) ont été choisis par l’Unesco parce qu’ils incarnent « le premier transfert industriel réussi de l’Occident vers un pays non occidental ».

Ces usines, mines et chantiers navals représentent l’industrialisation tardive mais rapide du Japon, suite à l’ouverture imposée par les États-Unis et souhaitée par une partie de la bourgeoisie japonaise.

Pour des générations de travailleurs, en revanche, ces sites témoignent surtout d’une exploitation féroce. Ainsi, à partir de 1890, Mitsubishi exploita une mine de charbon sur l’île Hashima, appelée « île navire de guerre » pour l’aspect que donnaient à cet endroit les digues et les tours en béton. Jusqu’à 5 260 travailleurs et leurs familles étaient parqués sur cette île dans des logements minuscules. Les habitants y vivaient sans eau courante jusqu’en 1957. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, des travailleurs coréens furent déportés sur l’île et 1 300 y laissèrent leur vie. Le boom économique des années 1960 aidant, Mitsubishi améliora quelque peu les conditions de vie des travailleurs… avant de fermer la mine en 1974.

Malgré les efforts de politiciens et de médias, la décision de l’Unesco n’a pas fait l’unanimité de la population vivant à proximité des sites concernés. Vingt personnes seulement se sont retrouvées à la mairie pour fêter l’événement.

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