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Dans les entreprises
PSA : contre le licenciement d’un médecin du travail
Depuis plusieurs semaines, des initiatives se succèdent pour soutenir Isabelle Kryvenac, médecin du travail de l’usine PSA de Metz, menacée de licenciement.
Les directions des usines PSA de Borny et Trémery veulent sa peau parce qu’elle refuse, notamment, que la direction de l’usine ait un droit de regard sur ses conclusions médicales. Et, tout simplement, parce qu’elle demande l’application du droit en matière d’arrêts maladie, de gestion des accidents du travail et des travailleurs handicapés. De telles pressions sont évidemment courantes dans bien des entreprises, où il n’est pas rare que des patrons estiment que les médecins du travail ne devraient être là que pour les aider à abîmer les travailleurs en toute tranquillité.
Les travailleurs vivent au quotidien les pressions pour ne pas prendre d’arrêt lors des accidents de travail, pour accepter des postes intenables. Le fait qu’une médecin refuse de se faire le relais de la direction, et se fasse celui de la santé des travailleurs, a suscité un énorme courant de sympathie. Elle a notamment dénoncé publiquement le fait que le DRH de l’usine soit venu la voir en pleine consultation pour lui signifier son départ immédiat. Plus de 750 salariés des deux usines ont déjà signé une première pétition pour la soutenir, et les CE des usines de Borny et de Trémery ont rejeté son licenciement.
Le cas de ce médecin est emblématique d’une situation où, depuis des années, c’est tout le système de la santé au travail qui est attaqué par le Medef et ses alliés au gouvernement. Déjà en 2013 l’accord national interprofessionnel (ANI) portait les premiers coups contre les CHSCT ; en 2014 les mesures de « simplification » du secrétaire d’État Thierry Mandon contenaient la proposition de remplacer en partie les contrôles des médecins du travail par des visites au médecin de ville. Le projet de loi Macron a tenté d’enfoncer le clou, avant un recul… provisoire, puisqu’un rapport rendu en mai dernier à la ministre de la Santé préconise notamment de passer la fréquence de la visite médicale chez le médecin du travail de deux à cinq ans. Les associations et syndicats de médecins du travail ne cessent depuis de dénoncer le fait que le Medef livre une lutte acharnée pour se débarrasser de ces empêcheurs d’exploiter en rond que sont les médecins du travail consciencieux.
La CGT du groupe PSA a lancé une pétition sur Internet pour défendre Isabelle Kryvenac au nom « du principe de l’indépendance de la médecine du travail ». S’il faudra évidemment bien plus qu’une pétition pour faire reculer la direction, sur ce sujet comme sur bien d’autres, il faut néanmoins utiliser tous les moyens.
La pétition peut être signée à l’adresse : http ://urlz.fr/2bFf