Hospices civils de Lyon : asphyxiés par les banques15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hospices civils de Lyon : asphyxiés par les banques

Lors de sa récente visite à Lyon, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé qu’il n’y aurait pas une seule suppression de poste cette année aux Hospices civils de Lyon. La réalité est tout autre.

Les plans d’économies budgétaires se succèdent et se ressemblent : c’est le septième. Mais cette année c’est encore pire, au point que même les représentants des médecins, d’habitude plutôt enclins à accepter les plans d’économies, ont refusé de voter le projet de budget 2015. Car l’effort demandé passerait de 20 à 40 millions d’euros d’économies, ce qui signifierait la suppression de 129 postes.

Depuis 2000, deux hôpitaux ainsi que de nombreux services ont été fermés dans l’agglomération. Malgré cela, le nombre de malades a augmenté avec, par an, 30 000 séjours de plus qu’il y a sept ans. Il y a eu aussi l’industrialisation de la lingerie et de la cuisine. Au total, mille postes ont disparu et, malgré cela, le budget est toujours dans le rouge. Ce n’est pas étonnant car la direction générale, pour moderniser et construire de nouveaux bâtiments, a emprunté aux banques privées, entraînant une dette énorme de 880 millions d’euros. Année après année, les intérêts à rembourser creusent le déficit.

À l’hôpital de la Croix-Rousse, la direction a annoncé un million d’économies aux dépens du personnel : restructuration des services de réanimation, regroupement de consultations, moins de remplacements d’été, suppression de postes chez les administratives, les kinés et même chez les cadres (mais pas chez les directeurs !) mais aussi, contrairement à ce qu’elle prétend, chez les soignants.

Ainsi la spirale infernale n’est pas près de s’arrêter : toujours plus de gains de productivité réalisés sur le dos du personnel, qui essaie de préserver la qualité des soins, mais aussi sur le dos des malades.

Au nom de la dette, la direction et le ministère sabrent dans les effectifs, alors que l’hôpital public devrait servir à soigner les malades dans les meilleures conditions, avec un financement par dotations de l’État, au lieu d’être une machine à rapporter des profits aux banques. Comme leurs collègues parisiens de l’AP-HP, les travailleurs des Hospices civils de Lyon ont le nombre et la force pour défendre leurs conditions de travail et revendiquer d’assurer l’accueil et les soins des patients dans des conditions normales.

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