Autoliv-Isodelta – Poitiers : des profits au détriment de l’emploi15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Autoliv-Isodelta – Poitiers : des profits au détriment de l’emploi

La direction de l’usine Autoliv-Isodelta de Chiré-en-Montreuil, près de Poitiers, où sont fabriqués des volants pour l’automobile, annonçait en mars dernier la suppression de 225 des 600 emplois en CDI. Ce nombre a été ramené à 202 depuis que les patrons se sont rendu compte que cela paralyserait des services.

Une députée PS, Catherine Coutelle, se félicitait de ces postes préservés, en annonçant qu’il fallait « rester vigilant, continuer à bien accompagner chaque salarié touché, et préparer l’avenir ». Bref, du baratin. L’accompagnement dont elle parle c’est, entre autres, des postes précaires que l’agence d’intérim Adecco propose, lors de réunions à l’usine, en vantant de « formidables opportunités », notamment dans l’usine Itron, qui licencie également. Quant aux formations, elles risquent ne pas déboucher sur grand-chose de stable, vu le taux de chômage dans le département. Un responsable de droite du conseil départemental s’est payé son moment d’autorité dans les colonnes de la presse locale, en déclarant avoir demandé à la direction de « jouer cartes sur table », ce qui a dû sacrément l’impressionner ! Cela fait longtemps que les patrons ont annoncé la couleur, sans que les responsables de partis gouvernementaux, de droite comme de gauche, ne trouvent rien à redire.

Jusqu’à présent, 140 travailleurs souhaitent quitter l’usine (la première vague de départs aura lieu fin juillet). Les indemnités de licenciement peuvent paraître conséquentes : un ouvrier travaillant en équipe, ayant vingt ans d’ancienneté et un salaire net de 1 500 euros (primes et treizième mois compris), percevrait 65 000 euros, c’est-à-dire entre trois et quatre ans de salaire. Mais cette somme risque de fondre comme neige au soleil, car nombre de travailleurs vont connaître la précarité ou le chômage. L’afflux des départs volontaires traduit surtout un profond ras-le-bol du travail dans les ateliers où la pression de l’encadrement est constante pour assurer les rendements et, également, un manque de confiance quant à l’avenir du site poitevin.

En effet, la politique générale de la multinationale Autoliv, qui contrôle l’usine de Chiré, est de délocaliser la production vers des pays à faibles salaires comme la Pologne, la Roumanie ou la Tunisie, avec pour conséquence des licenciements ou carrément des fermetures de sites en France et en Allemagne. Il y a trois ans, la direction d’Autoliv-Isodelta, annonçant un plan dit de compétitivité, délocalisait des machines de fonderie en Roumanie où le son site s’agrandit. Aujourd’hui, une grande partie de la production, particulièrement du secteur de l’assemblage, va partir en Tunisie (où Autoliv construit une troisième usine). Dans la presse financière, le PDG d’Autoliv annonçait vouloir booster les dividendes et accroître le rachat d’actions. En effet, en 2014, les actionnaires se sont versé pas moins de 811 millions de dollars en dividendes et rachats d’actions.

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