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Leur société
Nos lecteurs écrivent : les médicaments, ça chiffre
Très prompts à trouver des économies sur les plus humbles, tout en privilégiant les plus riches, les hommes politiques se sont bien gardés de s’étendre sur un avenant numéro 5 à la convention nationale pharmaceutique, signé entre le syndicat majoritaire chez les pharmaciens et l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie, entré en vigueur le 1er janvier 2015.
Après la nécessité d’avoir une mutuelle, après les 50 centimes d’euro non remboursés sur chaque boîte de médicaments non remboursés ni par la Sécurité sociale ni par les mutuelles, après l’euro sur les actes médicaux, nous avons maintenant l’obligation de payer plus cher pour valoriser la fonction de conseil des pharmaciens.
Quand le pharmacien délivre un médicament en conditionnement pour un mois, il fera payer 0,82 euro TTC jusqu’au 31 décembre 2015 puis 1,02 euro TTC à compter du 1er janvier 2016. Cette somme est prise en charge par l’Assurance-maladie et les mutuelles au même taux que le médicament délivré.
Quand le pharmacien délivre un médicament pour trois mois, il touchera 2,21 euros TTC jusqu’au 31 décembre 2015 puis 2,76 euros TTC à compter de janvier 2016. Cette somme est prise en charge totalement par l’Assurance-maladie.
En plus, le pharmacien fait maintenant payer un honoraire de 0,51 euro quand, sur une même ordonnance, il y a au moins cinq médicaments différents. Cet honoraire est pris en charge par l’Assurance-maladie.
Pour les pharmaciens, c’est donc une augmentation de leurs revenus, même si en contrepartie leur marge commerciale diminue. Mais pour les malades, c’est aussi une augmentation réelle de leurs dépenses de santé, même si l’Assurance-maladie prend tout ou partie de ces honoraires en charge. En effet, sur une ordonnance, vu le nombre de médicaments différents et le nombre de boîtes par médicament, cela finit par chiffrer. C’est le genre de dépenses qu’on nous dit minime – quelques euros par mois, qu’est-ce que c’est ! – mais qui finalement sur une année ne se révèle pas du tout minime.
Chapeau bas Messieurs, il fallait oser ! Vous qui n’avez augmenté le smic au 1er janvier que de 0,8 %, soit 12 euros par mois, vous y allez fort. Nous ne relèverons pas que vous avez l’étiquette socialiste, mais vous ne savez plus depuis longtemps ce que cela signifie.