Classement Forbes : Aux JO des milliardaires, seuls les exploités sont perdants05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Classement Forbes : Aux JO des milliardaires, seuls les exploités sont perdants

Dans le classement annuel des grandes fortunes du magazine Forbes, rien n'est vraiment étonnant, pour les commentateurs. Les États-Unis dominent le monde des riches : sur un total de 1 645 milliardaires répertoriés, les Américains sont 493, contre 43 « seulement » en France, pays capitaliste de moindre envergure – la première Française, au 15e rang, est l'inévitable Liliane Bettencourt, talonnée de près par Bernard Arnault.

Tout au plus les commentateurs notent-ils que ces super-riches sont plus nombreux qu'un an plus tôt, leur effectif a augmenté de 15 %. Ce faisant, ils cumulent à eux tous 6 400 milliards de dollars contre 5 400 l'année précédente, un pactole en hausse, lui, de 18 %. Pour les amateurs de records, c'en est un : ces milliardaires n'ont jamais été aussi nombreux depuis que le classement existe, et c'est la 28e année.

Cette année, s'amusent certains, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a repris le haut du podium au « roi mexicain des télécommunications », Carlos Slim. Leurs fortunes reposent sur l'industrie de l'informatique, des télécommunications, de la grande distribution, du luxe... et évidemment sur les spéculations boursières.

Rien d'étonnant, en effet. Il est juste révoltant de comparer ces 1 600 grandes fortunes aux trois milliards de pauvres (43 % de la population de la planète) qui vivent, eux, avec moins de 2 dollars par jour, comme ces ouvrières bangladaises qui fabriquent pour 40 dollars par mois les vêtements vendus dans les magasins occidentaux – dans la chaîne Wal-Mart, par exemple.

Les mille milliards supplémentaires accumulés cette année par le petit groupe de capitalistes recensés par Forbes ne tombent pas du ciel : ils sont le surplus de richesse provenant de l'exploitation plus intense de travailleurs des mines, des usines, des ports et de la terre, ils sont le prix du sang des 1 100 morts de l'effondrement de l'usine textile de Rana Plaza à Dacca, en avril 2013, de tant d'autres accidentés du travail ou « simplement » morts de faim.

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