Élections municipales : Faire entendre le camp des travailleurs05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Élections municipales : Faire entendre le camp des travailleurs

Le compte à rebours des élections municipales est lancé. Sauf dans les petites communes, ces élections voient s'affronter des listes présentées par les différents partis. Mais bien malin est celui qui peut dire, à coup sûr, à quel parti se rattache telle ou telle liste, tel ou tel candidat.

Les candidats du PS, craignant de pâtir du discrédit gouvernemental, ne tiennent pas à mettre en avant leur étiquette et insistent pour que l'on ne parle que du local. Et cela va bien, au fond, aux candidats de droite, car l'UMP n'est pas, par les temps qui courent, une si bonne carte de visite.

Ils veulent ainsi dépolitiser ces élections. Comme si ces programmes locaux et leur financement ne dépendaient pas eux aussi de la politique nationale ! Il ne faut pas entrer dans leur jeu.

Cela va faire deux ans que Hollande est au pouvoir. Il a lanterné les travailleurs et laissé le chômage exploser, en justifiant les licencieurs. Non seulement le gouvernement a fait cadeau sur cadeau au patronat, mais il l'a aidé à aggraver l'exploitation, au nom de la compétitivité.

Élu sur le slogan « le changement c'est maintenant », Hollande continue la politique de Sarkozy. Comme la droite, il sacrifie les travailleurs sur l'autel des profits du patronat. Et il faudrait que les travailleurs ne disent pas leur colère ? Il faudrait qu'ils attendent l'élection de 2017 ? Il n'y a pas de raison.

Ces élections municipales, suivies des européennes, tombent à point nommé pour que les travailleurs, les chômeurs, les retraités, écoeurés par cette politique, la dénoncent. La droite et l'extrême droite n'ont pas le monopole de l'opposition ! Les travailleurs peuvent faire entendre leur camp et leurs intérêts de classe.

Les candidats se disent tous « à l'écoute des habitants ». Mais ce qui changerait la vie de millions de femmes et d'hommes serait d'avoir un travail en CDI, à temps plein, et de ne plus être ballotés de petits boulots en petits boulots. Ce serait d'être assurés de toucher un salaire permettant de payer factures, loyers et traites.

Même les problèmes dits « locaux », l'habitat, les transports, relèvent d'un rapport de force général. Car les 50 milliards de coupes dans les budgets publics prévues par le gouvernement se feront justement dans les transports, dans les budgets consacrés au logement, à la santé, à l'éducation.

Du Parti socialiste au Front national en passant par la droite, tous sont d'accord pour prêcher aux travailleurs l'attentisme, si ce n'est la résignation. Les uns comme les autres défendent l'idée qu'il faut d'abord et avant tout retrouver de la compétitivité, gagner des marchés et de la croissance, c'est-à-dire améliorer les affaires et les profits de la bourgeoisie.

Les travailleurs ne doivent se laisser lanterner ni par les uns ni par les autres, ils doivent avancer leurs exigences.

On ne fera pas reculer le chômage sans imposer l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous et des embauches massives. Les travailleurs doivent affirmer leur volonté de se défendre aussi contre la démolition de leur pouvoir d'achat et de leurs droits sociaux.

Imposer ces revendications vitales dépendra de la combativité du monde du travail dans son ensemble et de sa capacité à renouer avec les luttes massives. Mais dans les élections chacun, individuellement, peut faire le geste d'affirmer ces revendications.

C'est avec cet objectif que Lutte Ouvrière a constitué des listes pour les élections municipales dans les grandes villes et les villes ouvrières du pays, pour faire entendre le camp des travailleurs. Dans les élections européennes qui suivront, Lutte Ouvrière se présentera avec le même objectif.

Ces listes signifieront le rejet de cette politique anti­ouvrière qui consiste à lanterner les travailleurs et à leur demander de patienter, alors même que tout est fait pour démolir leurs conditions d'existence.

Elles permettront à ceux qui le veulent de faire un geste politique sans ambiguïté, celui d'affirmer les revendications des travailleurs, la dignité ouvrière, la fierté d'appartenir à une classe sociale qui produit tout et fait vivre la société.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 3 mars

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