Mauritanie : Le mariage forcé, une pratique barbare05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mauritanie : Le mariage forcé, une pratique barbare

Une jeune Mauritanienne de 13 ans a obtenu, par décision de justice, que son mariage avec un homme d'une cinquantaine d'années soit cassé. C'est une petite victoire pour le droit des femmes en Mauritanie.

En 2013, selon l'Association des femmes chefs de famille (AFCF), qui milite pour le droit des femmes en Mauritanie, 728 Mauritaniennes âgées de moins de 16 ans ont été mariées de force. Selon la présidente de l'AFCF, la pauvreté qui augmente incite les familles à vendre leur enfant. À cela, s'ajoutent les discours islamistes encourageant les mariages avec des mineures, même si ces mariages religieux ne sont pas reconnus par la loi. Et puis, il y a l'augmentation des viols, qui poussent les pères à marier leur fille le plus vite possible pour « sauver leur honneur ».

L'âge légal du mariage en Mauritanie est fixé à 18 ans. Mais la loi est permissive, car cet âge peut être abaissé dès lors que le tuteur de la fille mineure à marier y « voit un intérêt évident ». Le consentement est une condition de validité du mariage, mais il est précisé que « le silence de la jeune fille vaut consentement ». Il n'est donc pas étonnant que des centaines de mariages de mineures soient recensés chaque année.

Les pratiques coutumières, comme le gavage des femmes pour les faire grossir, l'usage de pilules pour animaux ou bien encore les mutilations génitales, dont l'excision, sont courantes. Des campagnes de sensibilisation contre l'excision sont organisées dans les villages, pour faire reculer cette barbarie. Les dernières statistiques, évoquées en 2012 par une représentante de l'Unicef en Mauritanie, montrent que 53 % de la population serait favorable à l'abandon de l'excision. Mais le poids de l'obscurantisme reste.

Le chemin est encore long pour la reconnaissance du droit des femmes de Mauritanie, et on ne peut que se féliciter quand l'une d'elles obtient justice.

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