Valeo, Angers : Une victoire morale05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo, Angers : Une victoire morale

La grève des ouvriers de Valeo Angers, qui avait démarré le lundi 24 février, a pris fin le jeudi 27 sur une victoire partielle : la direction a concédé un talon de 38 euros par mois d'augmentation salariale, contre 14 initialement proposés ; elle a également accepté de faire passer la prime de 80 à 100 euros, qui seront versés en mai.

Dès le lundi, les quelque 200 grévistes avaient décidé de bloquer les entrées de l'usine, entraînant rapidement la quasi-paralysie de la production. Dans le cadre des NAO, la direction ne proposait pas plus de 1 % d'augmentation sur les salaires, une véritable provocation alors que le groupe Valeo, florissant (+9 % sur le chiffre d'affaires en 2013), distribue des dividendes confortables à ses actionnaires (+13 % en 2013). Les grévistes revendiquaient 100 euros d'augmentation pour tous.

Le blocage de la production n'a pas tardé à faire réagir la direction, qui le mercredi a essayé de franchir un cap dans l'intimidation. Dans cette usine de 1 000 salariés, où la production emploie un peu moins de 50 % des effectifs, elle a cru pouvoir s'appuyer sur les nombreuses « blouses blanches » (cadres et ingénieurs) pour dégager les piquets de grève. Mais si elle a réussi à en réunir 200, elle n'a pas réussi à les faire marcher contre les grévistes. Des ouvrières en grève se sont en effet adressées directement à eux, expliquant que la responsabilité du blocage revenait à cette direction qui refusait une augmentation légitime, et que la situation se débloquerait rapidement si les cadres rejoignaient le mouvement. Cette intervention, sans parvenir à entraîner les cadres dans la lutte, a tout de même fait mouche, en les décourageant de s'opposer à la grève.

La direction n'en a pas moins assigné 18 grévistes au tribunal pour le blocage et menacé de faire intervenir la police. La signature d'un protocole de fin de conflit entre la direction de l'usine et les syndicats CGT et FO, dans la nuit du 26 au 27 février, a finalement conduit à la fin de la grève et au retrait des plaintes.

Si cette grève, la plus marquante depuis 2008, n'a permis d'obtenir que partiellement satisfaction sur les salaires, ceux qui ont participé au mouvement ne le regrettent pas. Le sentiment, c'est qu'il était juste de se battre pour avoir un salaire « qui permette de vivre et de boucler les fins de mois » et que la grève aura au moins servi à montrer à la direction qu' « on sait se faire respecter ».

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