Maires des petites communes : Bénévoles de l'administration05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maires des petites communes : Bénévoles de l'administration

Les médias ont relaté le découragement de maires de petites communes qui ne veulent surtout pas se représenter. Il existerait même des villages où personne ne veut être candidat aux prochaines élections municipales.

Il ne s'agit évidemment pas de métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille, ni de ces villes moyennes dont la mairie constitue un tremplin vers le Sénat ou la députation, pas non plus de ces villes riches dans lesquelles les possédants trouvent toujours l'un des leurs pour les administrer.

Dans les petites communes, soit les trois quarts des 36 500 communes du pays, qui comptent moins de mille habitants, le maire doit assumer les responsabilités sans beaucoup d'aide de l'État. Depuis des années, les services fournis par l'administration centrale se réduisent même de plus en plus, et on annonce encore de nouvelles restrictions. Enfin, des économies sont prévues sur les dotations de l'État. Cependant, les lois de décentralisation, d'abord, le désengagement de l'État ensuite, ont imposé aux communes des responsabilités nouvelles, sans leur en fournir les moyens financiers et humains.

Ainsi, si un bâtiment est en ruine sur le territoire de la commune, la municipalité est responsable d'éventuels accidents. Il lui faut donc chercher les propriétaires, intenter un procès et, en attendant, faire poser des barrières autour de la ruine, ce qui peut coûter cher et ne garantit pas grand-chose. Ne parlons même pas d'abattre le bâtiment dangereux : c'est hors de portée des finances d'un village.

Les maires doivent aussi s'occuper de problèmes techniques complexes, comme l'adduction d'eau, la prévention des inondations, la gestion des forêts, etc. Pour tout cela, il faut des études, que l'État ne fournit plus pour cause d'économies.

La seule réponse des gouvernements successifs à tous ces problèmes est de demander aux communes de se regrouper. Mais l'État était justement ce regroupement des moyens, à une échelle garantissant l'efficacité. Ce qui est proposé maintenant ressemble plutôt à un camouflage des économies sur le service public.

Comment s'étonner, alors, que les maires en aient assez de devoir rapetasser tant bien que mal les dégâts causés par cette politique ?

Partager