Crise financière : Cent jours... avant Waterloo ?18/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2072.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise financière : Cent jours... avant Waterloo ?

Réunis à Washington le 10 avril, les ministres des Finances des sept pays les plus riches du monde ont donné cent jours aux grandes banques internationales pour évaluer le montant de leurs pertes dans la crise financière commencée en août dernier et toujours pas terminée. Il y a en effet un gouffre entre les 200 milliards de dollars de pertes cumulées avouées par les banques et l'estimation donnée par le FMI, soit 1 000 milliards de dollars partis en fumée. D'autres " experts " parlent de pertes atteignant 3 000 milliards de dollars.

Il est assez naturel que les États veuillent connaître l'ampleur du désastre... car c'est eux qui paieront les pots cassés, ou plutôt qui les feront payer aux peuples du monde entier. Mais il est aussi caractéristique que les banques puissent engager, perdre ou gagner des centaines de milliards de dollars sans que les États soient au courant, sans qu'ils aient leur mot à dire, sans qu'ils puissent faire autre chose que demander poliment à combien se montera la facture.

Devant la note à payer quelques hauts fonctionnaires ont quand même risqué des commentaires inhabituels dans ces milieux. Le directeur du Trésor français a fustigé le " trop grand effet de levier, l'effet de lucre ". Ainsi le lucre, l'appât du gain, qu'on nous présente si volontiers comme le moteur d'une saine économie capitaliste, serait devenu une perversion dangereuse ? Bien vu. Mais quelle conclusion en tirer ? La ministre des Finances, Christine Lagarde, a demandé " plus de transparence " de la part des banques. Mais si les banquiers ne se sentent pas tenus de faire des confidences à leur État, ce n'est pas pour en faire au grand public...

La transparence attendra donc, le public, lui, paiera sans attendre. Quant à la crise, elle continuera.

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