Maubeuge : Expulsion d'une femme battue, un procédé crasseux18/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2072.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maubeuge : Expulsion d'une femme battue, un procédé crasseux

Alors qu'elle se rendait à la gendarmerie de Maubeuge, dans le Nord, pour déposer une plainte contre son compagnon qui la battait, une jeune femme marocaine a été placée en garde à vue. Elle a été expulsée le jour même vers le Maroc, sans bagages et sans argent, et débarquée à Casablanca, à trois cents kilomètres du domicile de sa famille.

Samia était arrivée en France, il y a quatre ans, pour se marier avec un Français. Celui-ci, qui la maltraitait, l'a ensuite abandonnée. Doublement victime, elle s'est en plus retrouvée en situation d'être expulsable : il lui aurait fallu faire constater les violences subies pour obtenir (peut-être) la possibilité d'avoir des papiers lui permettant de rester en France !

L'homme avec lequel elle vivait depuis étant lui aussi violent, elle a donc décidé de porter plainte et, le 29 mars, elle s'est rendue dans ce but à la gendarmerie de Maubeuge. Celle-ci lui ayant demandé un certificat médical, elle est tombée dans un véritable guet-apens lorsqu'elle est revenue avec ce papier, trois jours plus tard ; elle a alors été embarquée dans un avion sans que quiconque ait eu le temps d'intervenir pour empêcher son expulsion.

On ne sait comment qualifier ceux qui ont abusé ainsi de la confiance d'une femme qui cherchait légalement à se défendre contre de mauvais traitements. Mais la politique de traque contre les sans-papiers menée par le gouvernement, et plus particulièrement son ministre de l'Immigration, Hortefeux, ne peut que conduire à ce genre de comportements. Cela ne fait pourtant qu'une année que le candidat Sarkozy déclarait à Bercy, entre les deux tours de l'élection présidentielle : " À chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française. " Il faut croire que cela ne s'appliquait pas à la gendarmerie de Maubeuge...

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