Le collège Berlioz dans le 18e arrondissement de Paris (classé ZEP, zone d'éducation prioritaire) accueille près de 500 élèves. Après avoir perdu 30 heures l'année dernière, nous subissons cette année une nouvelle baisse de 20 heures dans la DHG (la dotation horaire globale, représentant le nombre d'heures affectées au collège pour une semaine et à répartir sur l'ensemble des classes). Le prétexte invoqué par le rectorat de Paris est la baisse supposée des effectifs de sept élèves à la rentrée prochaine !

L'an dernier, la diminution du nombre d'heures avait entraîné la suppression d'une classe de 3e. Cette année, la baisse des moyens a pour conséquence la suppression d'un demi-poste en mathématiques et d'un demi-poste en français. Cela signifie pour les professeurs visés qu'ils seront au moins sur deux établissements. Pour les élèves, cela se traduira entre autres par une baisse des heures de soutien en mathématiques et en français, ce qui est particulièrement injuste étant donné les difficultés des élèves, provenant en majorité de milieux sociaux défavorisés.

Plusieurs actions ont déjà été menées par les enseignants et les parents d'élèves FCPE. Le 9 avril, n'ayant pas obtenu de réponse du recteur à une demande de rendez-vous, 95 % des enseignants étaient en grève et une quarantaine de professeurs et parents d'élèves se sont rendus au rectorat, sans obtenir de réponse satisfaisante. Le lendemain, il y avait encore des grévistes chez les enseignants et chez les surveillants et nous avons manifesté l'après-midi avec les lycéens. Le soir même, lors de la réunion parents-professeurs organisée pour la remise des bulletins du second trimestre, les parents d'élèves ont fait signer des pétitions, distribué un tract d'information et commencé à préparer l'action " collège désert " prévue pour le jeudi 17 avril.

Comme disent certains parents d'élèves : " Nous refusons de baisser les bras. Nous refusons de voir chaque année les conditions de vie scolaire de nos enfants dans notre quartier se dégrader sans rien faire ! Rendez-nous nos 20 heures ! "