Darmanin : démagogie dans les mers du Sud23/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Darmanin : démagogie dans les mers du Sud

En voyage à Papeete en Polynésie, Gérald Darmanin a annoncé vouloir lancer une mission de lutte contre les monopoles économiques en outre-mer, « source de prix très élevés ».

Des Antilles à la Polynésie, avant même la récente hausse des prix, en 2015, l’alimentation coûtait déjà 28 à 38 % plus cher qu’en métropole. Mais ce sont les mêmes règles de l’économie capitaliste, auxquelles les politiciens n’ont rien à redire, qui en sont à l’origine.

À La Réunion, la famille Hayot, des békés antillais dont la fortune a commencé par l’esclavagisme, possède aujourd’hui un groupe qui s’est élargi à la grande distribution, à l’import-export et à l’industrie. Le Groupe Bernard Hayot vend désormais 30 % de l’alimentaire consommé sur l’île, 45 % des voitures et 60 % des engins poids lourds. Il est implanté dans de nombreuses îles de l’océan Indien et des Antilles. Cela permet au groupe de faire la pluie et le beau temps sur les prix, exactement comme le font partout les grands groupes de l’agroalimentaire, Nestlé, Danone et autres qui, à une échelle bien plus vaste, augmentent leurs profits par l’aggravation de l’exploitation et la hausse des prix.

En réalité, dans les cartons du gouvernement, il y a surtout l’idée de mettre fin à la taxe d’octroi de mer, qui compte pour 17 % des prix, mais qui revient aux collectivités.

Prétendre lutter contre la vie chère outre-mer, sans s’en prendre à ceux qui l’organisent et qui en profitent, ne coûte rien à Darmanin. Et si ça peut faire monter sa cote sur le marché de la succession à Macron…

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