Clestra – Illkirch : face à un patron avide de profit23/08/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/08/P8-1_exploitation_et_profit_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clestra – Illkirch : face à un patron avide de profit

Les travailleurs de Clestra à Illkirch, près de Strasbourg, se battent depuis le 3 juillet pour défendre leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail face à un repreneur, le groupe familial Jestia, propriété des frères Jacot.

Illustration - face à un patron avide de profit

En 2022, le carnet de commandes de Clestra, leader mondial du mobilier de bureau, était plein. Mais, le profit attendu n’étant pas suffisant pour ses actionnaires, la filiale d’Illkirch fut mise en liquidation judiciaire en octobre. 86 salariés perdaient leur emploi, pendant que Jestia, le repreneur choisir par le tribunal, empochait les aides de la région et les quatre millions de prêts bonifiés accordés par l’État.

La direction de Jestia a continué à bloquer les salaires, augmenter les cadences de production et diminuer le nombre de travailleurs, quitte à multiplier les accidents de travail. Bon nombre d’ouvriers souffrent de tassements de vertèbres et de tendinites à répétition. D’autres ont eu une épaule ou un bras transpercé par une agrafe, avec des blessures qui ne guérissent pas vraiment, tant la pression au travail est forte.

Dès le 6 décembre 2022, une partie des 283 travailleurs restants voulaient montrer qu’ils n’avaient pas l’intention de se laisser faire et s’étaient mis en grève avec succès, pour une augmentation de salaire et le maintien des primes, que le repreneur prétendait leur supprimer.

Depuis, le mécontentement accumulé s’est de nouveau transformé en grève le 3 juillet, à la suite du licenciement d’un travailleur accusé d’avoir utilisé son téléphone en dehors des pauses. Elle a été reconduite régulièrement par une partie des ouvriers pendant tout le mois. Ils ont été jusqu’à 120 grévistes certains jours, pour dénoncer les conditions de travail, le manque d’effectif et pour exiger la garantie du maintien de tous les emplois. D’autant plus que la direction veut déplacer la production vers un autre site industriel de l’agglomération strasbourgeoise, laissant le sort de 50 travailleurs incertain.

Un grand nombre de travailleurs de Clestra se connaissent depuis longtemps et vivent dans les mêmes quartiers. Ils ne veulent pas se faire licencier à 50 ans, déjà usés par le travail.

Après les congés d’août, la direction espère que la lassitude va l’emporter. Les paies ont été très faibles, voire négatives pour certains, à cause d’avances de congés payés que Jestia s’est empressé de récupérer. La direction essaie aussi de renforcer la crainte de licenciements en annonçant qu’elle ne présentera son plan de restructuration qu’en décembre 2023.

Un rassemblement de soutien, organisé par la CGT de la région, doit avoir lieu jeudi 24 août. La principale force des travailleurs, c’est la volonté de s’en prendre aux profits des frères Jacot par la grève. Ils l’ont montré à plusieurs reprises.

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