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- Lutte ouvrière n°2873
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Solvay – Saint-Fons : absurdité capitaliste
L’usine Solvay de Saint-Fons fabrique des produits chimiques sous forme solide, qu’il faut ensuite conditionner.
Depuis des années, ce travail est effectué par des salariés de la société sous-traitante Rhénus. Mais au mois de juillet, dans un des ateliers, le robot qui met les sacs de 25 kg en palette était cassé.
La société sous-traitante, dont le contrat n’est pas renouvelé en fin d’année, a refusé d’assumer la mise en palette manuelle, qui n’est pas prévue dans son contrat, et Solvay, pris à son propre piège, n’a pas trouvé de faille juridique pour l’y obliger.
Il n’était pas question d’arrêter l’atelier quelques semaines pour réparer car, malgré la baisse de production, il y a des commandes urgentes. La direction, au lieu de mettre les moyens pour réparer rapidement, a alors choisi d’aménager un poste de travail à la hâte, et a fait appel au volontariat sur l’usine, pour composer, en plus de son propre travail, des palettes de vingt sacs de 25 kg, soit 500 kg par palette, moyennant quelques compensations. La direction profite des inquiétudes entretenues par les baisses de production dans plusieurs ateliers pour trouver des volontaires.
Le travail se fait donc manuellement, dans un environnement bruyant, avec des particules de produit irritant et toxique dans l’air qui obligent en principe à travailler avec un masque FFP3. Le travail est rendu encore plus pénible par la canicule et les fortes chaleurs dans l’atelier, où la température frôle parfois les 50°C.
Pour montrer que tout le monde fait un effort, tous les cadres de l’usine, y compris les cadres dirigeants, défilent les uns après les autres dans l’atelier pour venir faire leur palette, pas trop longtemps quand même, et surtout pas avec le même niveau de salaire !
Malgré la baisse des ventes et du chiffre d’affaires, les bénéfices de Solvay sont en hausse de 5,6 % sur le premier semestre, atteignant 886 millions. Le patron considère qu’il est plus rentable de casser le dos et la santé des travailleurs à la tâche, alors que le groupe a largement de quoi réparer le palettiseur !