Espagne : mobilisation pour la santé15/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : mobilisation pour la santé

Dimanche 12 février, 250 000 personnes, soignants et usagers, ont manifesté dans les rues de Madrid contre la dégradation du système public de santé.

Cela fait plusieurs mois, depuis le 21 novembre dernier, que les médecins de la région ont commencé une grève (la santé est une compétence décentralisée et les généralistes sont salariés) pour s’opposer à la réorganisation de la médecine générale et au démantèlement du service public de santé. Avec le nouveau plan régional, 37 centres de soins d’urgence ont été fermés et beaucoup de ceux qui restent n’ont plus de médecin. Ceux-ci réclament de pouvoir consacrer au moins dix minutes à chaque patient et, sur un plan général, plus de moyens pour la santé. Ils s’opposent, en résumé, à la dégradation continue de la santé publique madrilène, où il n’est pas rare de devoir attendre trois semaines pour un rendez-vous avec le généraliste, des mois pour un spécialiste, et où de nombreuses personnes n’ont pas de médecin traitant.

C’est dans ce contexte de mobilisation des soignants qu’a été organisée la manifestation, dont le succès montre le mécontentement qui existe dans la population sur ce sujet : dans la rue se sont retrouvées des personnes de tout âge, indignées par la progressive privatisation favorisée par le gouvernement régional. Le problème explose aujourd’hui à Madrid, à cause de la gestion particulièrement brutale de la droite, mais il existe en réalité à l’échelle de tout le pays. Des manifestations similaires ont d’ailleurs ­réuni, le même jour, des ­dizaines de milliers de personnes dans d’autres villes.

Au fond, l’inaction des gouvernements est la preuve de leur incapacité à gérer la santé de manière satisfaisante. La seule voie pour que les centres médicaux et les hôpitaux fonctionnent correctement, serait de laisser ceux qui y travaillent décider selon les besoins, qu’ils connaissent. Personne mieux que les médecins et les infirmières ne peut déterminer le nombre de bras nécessaires, les horaires où il faudrait du renfort, les instruments ou le temps d’attente adapté pour chaque patient. Pour toutes ces raisons, et parce qu’aucun politicien, candidat au gouvernement, ne peut venir au secours de la santé publique, il devient chaque jour plus nécessaire de rejoindre les manifestations et de soutenir les grèves des travailleurs de la santé.

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