ONU : l’apocalypse selon Guterres15/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

ONU : l’apocalypse selon Guterres

« M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a prévenu aujourd’hui les États Membres réunis à l’Assemblée générale que “l’humanité n’a jamais été aussi près de son heure la plus sombre, même au plus fort de la guerre froide”. Le monde se dirige en effet vers le minuit de “l’Horloge de l’apocalypse”, c’est-à-dire son autodestruction, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’emballement de la catastrophe climatique, la montée des menaces nucléaires, et l’affaiblissement des normes et des institutions mondiales, a-t-il dépeint, estimant le moment venu de “nous réveiller” et de “nous mettre au travail”. »

C’est en ces termes que la publication officielle des Nations unies résume les propos de son secrétaire général devant l’assemblée du 6 février. Au-delà des représentants à l’ONU des divers États auxquels il s’adressait, Antonio Guterres propose donc aux dirigeants politiques et à ceux des grandes entreprises de taille mondiale de « se réveiller ». Il voudrait qu’ils passent d’une politique de l’instant, dictée par la recherche des profits immédiats, à une politique raisonnable, c’est-à-dire tenant compte de l’intérêt général. Faute de quoi le genre humain irait à l’apocalypse, rien de moins.

Il n’y a évidemment aucun espoir qu’ils le fassent, et Guterres est plutôt bien placé pour le savoir. L’ONU a en effet été le témoin muet voire l’acteur de bien des exactions impérialistes depuis 1945, de la guerre en Corée à la première guerre du Golfe, à la reconnaissance de fait de toutes les dictatures, du soutien indéfectible à la politique américaine à la bénédiction quotidienne de la libre entreprise, des trusts et des milliardaires. Guterres le sait évidemment et il sait trop bien où cette situation peut mener.

Il est frappant que ­Guterres, un des dirigeant du monde capitaliste, ne peut imaginer autre chose pour celui-ci qu’une vision apocalyptique. Il faut souhaiter que les symptômes qu’il décrit, et que chacun constate en effet, soient plutôt les prémisses de convulsions révolutionnaires et annoncent non pas la fin de l’humanité mais, plus joyeusement, celle du système capitaliste.

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