Repas étudiant à 1 euro : trop injuste pour les députés réactionnaires15/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Repas étudiant à 1 euro : trop injuste pour les députés réactionnaires

Les macronistes et la droite se réjouissent d’avoir réussi à empêcher le vote d’une proposition de loi créant un tarif unique de 1 euro pour les repas des étudiants dans les restaurants universitaires, sans justification de ressources.

Les commentaires acides n’ont pas manqué, bien sûr au nom de la « justice », au moment où même Borne n’ose plus employer ce mot lorsqu’elle parle du projet de réforme des retraites. Le fond de l’argumentation de ces députés repose sur le fait que ce tarif aurait été injuste puisque les étudiants aisés en auraient aussi profité. Ainsi, pour un député LR, « l’idée est injuste, infantilisante. […] Depuis quand est-il devenu anormal de devoir se battre pour financer ses études ? » Nul doute que les fils à papa des beaux quartiers doivent se battre pour savoir quels restaurants ils peuvent fréquenter avec l’argent de poche qui leur reste, une fois leurs études dans des écoles privées payées par la famille. « Le repas à 1 euro pour les petits-enfants de Bernard Arnault ? », a ironisé un macroniste, tandis qu’un autre, Karl Olive, a publié sur son compte Twitter, quelques jours après son vote, une recette de coquilles Saint-Jacques.

Les associations caritatives s’inquiètent de la situation précaire des étudiants, et pas seulement des boursiers, dont « 56 % ne mangent pas à leur faim » et qui sont de plus en plus nombreux à avoir recours à l’aide alimentaire. Les logements hors de prix, le coût exorbitant de l’énergie, amènent les étudiants à rogner sur les dépenses alimentaires. Mais la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, estime que les 90 millions qu’auraient coûtés les repas à 1 euro pour tous les étudiants sont une dépense trop élevée.

En revanche, tous les moralistes qui s’en prennent aux étudiants trouvent normal que des entreprises riches à milliards bénéficient des exonérations de cotisations et des subventions publiques.

Partager