Saint-Denis : solidarité contre une expulsion15/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : solidarité contre une expulsion

La solidarité autour de Ouahiba, élève sans papiers du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis menacée d’expulsion, s’est concrétisée par une manifestation vendredi 10 février.

Près de 200 personnes, élèves et enseignants, se sont rassemblées en fin d’après-midi pour se diriger vers la mairie en sillonnant les rues de la ville.

Derrière les banderoles exigeant des papiers pour Ouahiba, le cortège dynamique alternait les slogans « Des papiers pour tous », « Droit à étudier pour tous », « Elle vit ici, elle reste ici », ou encore « Ouvrez les frontières ! ». La manifestation s’est déroulée dans une joyeuse ambiance et a reçu le soutien chaleureux des habitants du quartier.

Ouahiba a 19 ans et elle est originaire du Maroc. Arrivée en France il y a quatre ans, elle vit avec sa famille, et dès sa majorité, elle a déposé un dossier de demande de régularisation de sa situation en préfecture. Mais la réponse a été une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elle a alors déposé en novembre dernier un recours au tribunal, avec le soutien d’un rassemblement organisé par des enseignants de l’association RESF (Réseau éducation sans frontières) qui l’accompagnent dans ses démarches. La réponse du tribunal a été négative, il maintenait l’OQTF et refusait de lui accorder un titre de séjour, malgré toutes les preuves que Ouahiba a sa vie et ses projets sur le territoire français.

Ouahiba ne se décourage pas et déposera un nouveau dossier de demande de titre de séjour au printemps, cette fois avec un soutien encore plus large vu l’indignation de tous ses amis et professeurs devant le refus obstiné des pouvoirs publics de lui permettre de passer son bac et de poursuivre ses études comme n’importe quelle lycéenne.

Le nombre de jeunes scolarisés à qui l’État refuse des papiers ne cesse d’augmenter, à Saint-Denis comme dans de nombreuses autres villes. Des lois anti-immigrés de plus en plus répressives ont été accumulées et aggravées par les gouvernements successifs, et les difficultés pour déposer une demande de papiers en préfecture ne font qu’augmenter. La solidarité autour de Ouahiba témoigne de la volonté de ne pas se laisser diviser par des lois indignes.

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