Riester s’y connaît vraiment en fake news. En décembre 2022, lui-même avait déclaré dans un tweet : « Pas moins de 1 200 euros, c’est notre engagement pour les pensions de retraite des Français. » Ce mensonge éhonté était dans la droite ligne de la stratégie du gouvernement de faire croire aux travailleurs gagnant moins de 1 000 euros de retraite qu’ils allaient toucher beaucoup plus, pour rendre plus présentable son attaque sur les retraites.

En effet, pour toucher ces 1 200 euros brut, soit en fait 1 120 euros net, il faudra avoir fait une carrière complète au smic, c’est-à-dire avoir travaillé à temps plein pendant 43 ans. Or une grande partie des travailleurs, en particulier les femmes, les ouvriers, les employés, ont une carrière hachée avec des emplois à temps partiel et des périodes de chômage. Même le ministre du Travail Dussopt l’a reconnu : « Vous dire que ça représente 10 000, 20 000, 30 000 personnes, je ne le sais pas. » Et d’après l’économiste Michaël Zemmour, plus de 25 % des retraités, et même 40 % des femmes, resteraient bien en dessous des 1 200 euros à l’issue de cette loi sur les retraites !

Contrairement à ce qu’il prétend, le gouvernement ne veut pas instituer une pension minimale de 1 200 euros brut, mais seulement une revalorisation modeste pour une toute petite partie des retraités. Elle pourrait au maximum arriver à 100 euros brut par mois, mais en moyenne serait de 50 euros brut, beaucoup moins que ce qu’ils perdent avec la flambée actuelle des prix.

Pire, les retraités les plus pauvres, ceux qui ne gagnent même pas 1 000 euros par mois, sont ceux qui y perdront le plus. En effet, en touchant un peu plus de retraite, certains d’entre eux vont du coup perdre beaucoup plus en allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et en aide au logement (APL)…

Face à ce mensonge maximal, la meilleure réponse est la mobilisation maximale pour un salaire et une retraite dignes, soit au minimum 2 000 euros net par mois.