Legrand : actionnaires gavés, travailleurs méprisés15/02/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/02/P15-1_Legrand_blocage_Delattre_2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-94%2C0%2C706%2C344_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Legrand : actionnaires gavés, travailleurs méprisés

C’est au beau milieu des négociations annuelles, et alors qu’à l’appel des syndicats jusqu’à 500 travailleurs ont débrayé et se sont rassemblés à plusieurs reprises, que l’entreprise Legrand annonce des résultats mirifiques.

Illustration - actionnaires gavés, travailleurs méprisés

999,5 millions d’euros, près d’un milliard de bénéfice net, cela représente 10,5 % d’augmentation pour l’année 2022. La promesse de versement de 507 millions de dividendes aux actionnaires s’y ajoute, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021, où il était déjà fructueux.

En 2022, Legrand, géant des équipements électriques, s’est payé le luxe de racheter sept sociétés. Son PDG a pleurniché sur le fait que leur retrait de Russie ferait baisser les affaires. Mais elles ne vont pas baisser beaucoup puisque, selon plusieurs journaux économiques, Legrand aurait des vues de rachat sur 300 autres sociétés ! Il n’y a pas à s’étonner donc si, dans les minutes suivant l’annonce des résultats, l’action de Legrand s’est envolée de 8 %, devenant la meilleure performance du CAC 40 !

La direction a le culot de proposer une unique prime de 1 000 euros de participation aux bénéfices pour les bas salaires, 4,2 % d’augmentation générale pour les non-cadres et une enveloppe additionnelle de 0,5 % d’augmentation individuelle. Les cadres, quant à eux, percevraient une augmentation minimum de 2 % et une additionnelle de 2,2 %. La CGT, elle, réclame 10 % d’augmentation pour tous, avec un minimum de 100 euros, ainsi que la garantie d’une clause de revoyure en fonction de l’inflation.

Legrand gave ses actionnaires et fait l’aumône aux travailleurs qui fabriquent toute sa richesse. Mais ceux de Legrand, nombreux dans les manifestations, n’ont pas dit leur dernier mot : ils peuvent légitimement exiger des augmentations de salaire conséquentes et même, au-delà de ce que négocient les syndicats, de plusieurs centaines d’euros.

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