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- Lutte ouvrière n°2483
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Iran : réformateurs bien modérés
Vendredi 26 février, lors des élections législatives iraniennes, les réformateurs ont largement progressé au détriment des ultraconservateurs, faisant désormais presque jeu égal avec le camp conservateur au Parlement.
Cela ne pourra que faciliter la politique d’ouverture en direction des puissances occidentales voulue par le président Rohani. Quant aux espoirs de changement en ce qui concerne les libertés démocratiques et les droits des femmes, ils risquent fort d’être déçus.
Si ces résultats traduisent un désir de changement dans la population, ils ne mettent pas vraiment en échec l’obscurantisme religieux qui règne en Iran. Dans le jeu politique entre conservateurs et réformateurs, les conservateurs laissent Rohani et ses alliés réformateurs prendre la responsabilité de la reprise des relations avec les États-Unis, des concessions sur le dossier nucléaire ou des accords économiques avec les multinationales, et au fond cela leur convient. Aucun des deux partis, ou plutôt aucune des deux factions, ne veut faire obstacle à cette orientation souhaitée par la bourgeoisie iranienne, pour qui les affaires vont pouvoir enfin reprendre après un embargo de dix ans. De même, celle-ci ne peut qu’apprécier le retour de l’Iran sur le devant de la scène régionale, lui qui est de nouveau considéré par les puissances occidentales comme un allié avec qui s’entendre pour défendre l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.
Par ailleurs, si Rohani et ses partisans sont déterminés à ouvrir l’économie iranienne aux capitaux occidentaux, ils sont beaucoup moins offensifs pour ce qui est des mœurs et des libertés démocratiques. Dans l’enthousiasme de la campagne, l’une de leurs candidats, Parvaneh Salahshori, a été jusqu’à avancer, lors d’une interview, que les femmes devraient avoir le droit de choisir entre porter le foulard ou non. Aucun autre candidat réformateur n’a eu l’audace de reprendre cette revendication. Entre le droit de la bourgeoisie de faire des affaires et les droits démocratiques et les droits des femmes, les dirigeants réformateurs ont choisi leurs priorités.