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Leur société
Chômage : un thermomètre cassé ne fait pas baisser la fièvre
Pôle emploi, qui dépend du ministère du Travail, annonce pour janvier 28 000 chômeurs de catégorie A de moins qu’en décembre, donc parmi ceux n’ayant pas travaillé une seule heure dans le mois. Mais la Dares, service d’études et de statistiques du même ministère, a enregistré de son côté 40 000 radiations d’office supplémentaires pour la même période ! Voilà qui pourrait expliquer cette prétendue baisse du chômage.
La ministre El Khomri clame pourtant qu’il n’y a eu ni bug ni trucage, comme en août 2013 lorsqu’un bug sur SFR avait entraîné 50 000 radiations supplémentaires. « Les chiffres sont honnêtes et corrects », a-t-elle ajouté. Mais quand bien même ils ne mentiraient pas, et à condition que l’on sache lequel de ces chiffres contradictoires est réel, le nombre global de chômeurs a augmenté de 1,8 % depuis un an et il s’élève maintenant à plus de 5,7 millions, toutes catégories confondues.
Plus on se rapprochera de l’élection présidentielle de 2017, plus il faudra s’attendre à voir un membre ou un autre du gouvernement triompher en annonçant une baisse du chômage, aussi minable soit-elle. On peut parier sans crainte qu’il en ira ainsi avec le plan de formation de 500 000 chômeurs annoncé par Hollande lors de ses vœux, mis en application depuis le 1er mars. Sans être plus sérieux ni plus efficace que tous ceux qui l’ont précédé et n’ont abouti à rien, peut-être réduira-t-il le nombre de chômeurs… dans les statistiques.
Le gouvernement choisit de manipuler des chiffres qui ne trompent plus personne et de laisser faire les vrais responsables du chômage, les patrons qui licencient dans le but d’augmenter leurs bénéfices.