À la RATP, les négociations annuelles obligatoires sur les salaires (NAO) vont avoir lieu le 9 mars. Tout le monde s’attend à ce que la direction n’accorde aucune augmentation. C’était déjà le cas l’an dernier, tandis que les années précédentes les augmentations – si l’on peut dire – n’avaient pas dépassé quelques euros par mois.

La RATP aurait pourtant largement les moyens d’augmenter les salaires. Cela fait maintenant trois ans qu’elle affiche des bénéfices record et l’année 2016 devrait continuer sur la lancée. Ces bénéfices ne tombent pas du ciel, ils se font avant tout par la suppression de postes – 700 par an depuis 2008 – et par l’augmentation de la productivité.

Cela n’empêche pas la direction de se vanter des bonnes conditions et des bonnes paies qu’elle accorderait aux salariés RATP. Ce ne sont pourtant pas les quelques primes versées aux conducteurs de certaines lignes qui font la différence. Liées à un nouveau système de conduite qui augmente encore les cadences, elles sont de l’ordre de 50 euros brut par mois et sont adossées au nombre de tours fait par les conducteurs. Cela signifie que, dès qu’ils sont malades ou en vacances, ces primes sautent.

Les syndicats CGT et SUD appellent les salariés de la RATP à faire grève le 9 mars, pour exiger de véritables augmentations de salaire. Ce sera aussi l’occasion de descendre dans la rue avec tous les autres salariés, pour protester contre la véritable guerre de classe que leur mènent les patrons et le gouvernement. Le slogan « Tous ensemble, tous ensemble ! » avait marqué la mobilisation de 1995... Le 9 mars, il pourra se faire entendre de nouveau dans la rue.