Loi sur le « dialogue social » : et l’égalité hommes-femmes ?12/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2441.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur le « dialogue social » : et l’égalité hommes-femmes ?

En plus de s’attaquer à la représentation syndicale des salariés, le projet de loi dit « de réforme du dialogue social » présenté par le ministre dit « socialiste » du Travail s’en prend aux rares mesures qui vont, un peu, dans le sens de l’égalité entre hommes et femmes au sein de l’entreprise.

Ce sont des organisations féministes et Yvette Roudy, ancienne ministre déléguée aux Droits des femmes sous Mitterrand, qui ont levé le lièvre.

Depuis 1983, depuis la loi Roudy, les entreprises de plus de 300 salariés doivent rendre chaque année un Rapport de situation comparée, encore dit RSC. Celui-ci relève les différences de rémunération entre hommes et femmes et aussi les différences concernant le type de contrat signé, les formations proposées, les promotions… Quant aux entreprises de moins de 300 salariés, elles établissent un « diagnostic » allant dans le même sens. Ce sont ce RSC et ce diagnostic que le projet de loi du ministre du Travail envisage de supprimer, en supprimant purement et simplement les deux articles de loi qui les définissent. Tout un symbole de la servilité du gouvernement envers le patronat.

Certes, depuis plus de trente ans que la loi a été votée, les femmes sont loin d’avoir conquis l’égalité professionnelle avec les hommes dans l’entreprise. Comme le dit en ouverture la pétition mise en ligne pour protester contre ce projet : « En France, en 2015, les femmes touchent 27 % de salaire en moins que les hommes. Une sur trois travaille à temps partiel, elles sont majoritaires dans les métiers les moins bien rémunérés, aucune femme n’est à la tête d’une entreprise du CAC 40, elles touchent 40 % de retraite en moins et une sur cinq est victime de harcèlement sexuel en entreprise. »

Certes, la loi n’a pas suffi, ne suffira pas et ne peut pas suffire à réaliser l’égalité entre hommes et femmes, que ce soit dans l’entreprise ou dans tout autre secteur de la vie. Elle a cependant permis, çà et là dans des entreprises, de dénoncer quelques abus outranciers et de remédier à certains.

Finalement, après les remous provoqués dans son propre camp, Rebsamen promet qu’il va revoir sa copie. Voire… Et quoiqu’il en soit, comme l’ont dit des initiatrices du projet « Le compte n’y est pas ! »

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