Taxe Chirac : Air France ne veut plus payer12/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2441.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Taxe Chirac : Air France ne veut plus payer

Les dirigeants d’Air France ont demandé au gouvernement un moratoire concernant la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite taxe Chirac.

Cette taxe, allant de 1 à 45 euros selon la classe de voyage, avait été instaurée en 2005 à l’initiative de Chirac et du président brésilien Lula et représentait 1,48 milliard de dollars fin 2014. Elle finance en grande partie Unitaid, sorte de centrale d’achat mondiale dont le but est d’acheter au prix de gros aux laboratoires pharmaceutiques des médicaments destinés aux victimes des grandes pandémies telles que le sida ou le paludisme. Lancée à grand renfort de discours humanitaires, elle avait été présentée à l’époque comme une sorte de taxe Tobin.

Dix ans plus tard, seuls neuf pays, sur les trente qui avaient accepté sa mise en place, l’appliquent. Hormis la France, tous sont des pays en développement. C’est dire le peu de cas que font les grandes puissances de la lutte contre les grandes pandémies. La France, elle, a réduit sa contribution en décembre dernier, passant de 110 millions d’euros à 85 millions sur les 200 millions collectés, l’État français gardant dans sa poche la différence.

Aujourd’hui, les dirigeants d’Air France demandent la suspension de cette taxe, au nom de la concurrence. Comble de l’hypocrisie, ils se justifient en remarquant qu’Unitaid, compte tenu de sa réserve financière, « pourrait poursuivre ses actions humanitaires (…) pendant cinq ans sans collecte supplémentaire ».

Même une petite taxe, pourtant bien dérisoire vu les besoins, c’est encore trop pour ces gens-là, surtout si elle doit servir à soigner des pauvres.

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