SNCF, Région parisienne : Après l'incendie d'un poste d'aiguillage sur la ligne C du RER30/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2400.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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SNCF, Région parisienne : Après l'incendie d'un poste d'aiguillage sur la ligne C du RER

Mercredi 23 juillet, à 4 h 30, le poste d'aiguillage n°1 des Ardoines, à Vitry-sur-Seine, a été ravagé par un incendie, ce qui a entraîné l'interruption complète du trafic ferroviaire du RER C, mais aussi des trains grandes lignes en provenance ou en direction de la gare de Paris Austerlitz. Entre Paris et Juvisy, la reprise des circulations ne s'est faite qu'en fin de soirée, et encore, au compte-goutte.

Le poste qui a brûlé est un poste d'aiguillage qui gère le site des Ardoines, c'est-à-dire le centre technique chargé de procéder aux opérations d'entretien, de nettoyage, de réparation, de toutes les rames de la ligne C. Il s'agit donc d'un poste très important, incontournable, seul apte à intervenir par exemple sur les moteurs et les freins des rames de banlieue.

Le poste ayant brûlé, il n'est plus possible désormais d'y faire entrer ou sortir des rames. La SNCF envisage de les détourner vers le centre de Masséna, qui n'est toutefois pas fait pour ce type de travaux. De plus, cette solution exigerait que les agents de conduite soient formés à entrer sur ce nouveau site. Toujours selon la SNCF, quelque trois ans de travaux et une réorganisation complète de la réparation des rames seraient nécessaires pour rétablir la situation.

L'incendie a révélé la vétusté des installations. Dans des murs qui se fissuraient, le poste, tenu par un seul cheminot, était doté d'aiguilles entièrement manuelles. L'incendie vient encore aggraver la situation catastrophique de la ligne C. Depuis des années, aucun investissement n'a été réalisé, pas plus par la SNCF que par RFF, gestionnaire des voies. Il suffit alors d'un rien pour perturber le trafic.

Avant cet incendie, pendant deux semaines, sous le coup des pics de chaleur, la SNCF a décidé de supprimer des trains réduisant l'offre de transport. Sur la ligne Paris-Massy, seuls 50 % des trains ont circulé. Elle a aussi demandé aux conducteurs de réduire la vitesse à 30 km/heure, voire moins, avec des signaux exigeant une marche restrictive pour les quelques trains qui roulent. La ligne est en mauvais état et les travaux engagés - et toujours en cours - depuis l'accident mortel de Brétigny sont loin d'avoir résolu tous les problèmes. Aujourd'hui, au moindre incident, tout est désorganisé, des trains sont supprimés, des missions commandées aux conducteurs peuvent changer au dernier moment. On leur demande, par exemple de ne pas desservir des gares qui, au départ, devaient l'être ; des ordres sont suivis de contre-ordres ; des signaux rouges de ralentissement s'allument un peu partout ; les journées de conduite sont allongées ; la circulation se fait parfois à vue, à 10, 20 ou 30 km/heure. Les usagers subissent la situation autant que les cheminots, qui ont rarement vu un tel niveau de perturbation.

Aujourd'hui et pour encore de longs mois, travailleurs et usagers continueront de payer toutes ces années marquées par l'absence d'investissements dans l'entretien du matériel, la rénovation des installations et l'embauche du personnel indispensable pour les réaliser dans de bonnes conditions.

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