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Renault, Sandouville (région havraise) : Intérim et argent public
À l'usine de Renault Sandouville (près du Havre), qui est passée en une dizaine d'années de 6 000 à 2 300 travailleurs embauchés, la direction présente le lancement de la production du nouveau Trafic Renault comme une planche de salut. À l'entendre, le nombre des véhicules produits pourrait atteindre les 100 000 par an, ce qui pérenniserait le site et relancerait l'emploi dans la région havraise. Sauf que pour l'instant, le lancement de la fabrication se traduit surtout par un renforcement de l'exploitation avec des cadences de plus en plus élevées et par le retour aux trois fois huit heures, si usants pour les ouvriers.
À l'usine, le nombre des travailleurs intérimaires culmine : il devrait atteindre les 950 au mois de juillet, et 1 300 voire 1 400 à la fin de l'année, un record. Ces salariés précaires sont pris sur les postes sur chaîne. Sans eux, il ne serait pas possible de sortir la moindre production.
Dans toutes ses usines, Renault généralise la précarité, et ce avec la complicité du gouvernement. L'État lui a versé en 2013 35 millions d'euros au titre du CICE (Crédit d'impôt compétitivité et emploi) et reste, par ailleurs, actionnaire à hauteur de 15 % de cette entreprise.
Le gouvernement socialiste, qui a applaudi des deux mains l'annonce de la suppression de 8 260 emplois d'ici 2016 dans le groupe au nom de la compétitivité, montre si besoin était que son camp est bien celui des patrons.