Prix des fruits : Producteurs et consommateurs n'ont pas la pêche !30/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2400.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix des fruits : Producteurs et consommateurs n'ont pas la pêche !

Les producteurs de pêches français sont en colère et ont été reçus par le ministre de l'Agriculture lundi 28 juillet pour exprimer leurs doléances. Ils n'arrivent pas à écouler leur production, à la fois parce que la consommation a baissé et parce que les centrales d'achat, par lesquelles ils sont matériellement obligés de passer, leur proposent des prix qui ne couvrent même pas leurs dépenses. Interviewé à la télévision, un producteur donnait l'exemple suivant : les centrales lui offrent 40 centimes d'euro le kilo, soit moins de la moitié de son prix de revient.

Leurs organisations syndicales, la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) en tête, orientent leur mécontentement sur la concurrence espagnole, et plusieurs manifestations pour bloquer des camions venant d'Espagne ont eu lieu. Elles accusent les voisins espagnols de pratiquer un « dumping commercial », en fixant un prix moyen de 0,57 euro sur les marchés de gros français, la moitié de ce qu'il est en Espagne.

Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, leur a promis de renforcer les contrôles des camions ibériques à la frontière. Mais qu'est-ce que cela changera ? En Espagne comme en France, ce ne sont pas les producteurs qui fixent le prix auquel ils souhaitent vendre leurs produits, mais les centrales de distribution qui, même si elles ne l'admettent pas, s'entendent entre elles pour ne pas dépasser un prix d'achat plancher.

Quant au consommateur français, il lui faudrait une loupe pour voir la différence de prix entre les pêches des deux « nationalités ». Alors que producteurs français ou espagnols les vendent aux centrales aux alentours d'un demi-euro le kilo, le prix des pêches a bien souvent quadruplé quand celles-ci arrivent sur les étals. Même en tenant compte des frais de conditionnement et de transport, cela laisse une marge plus que confortable aux gros de la distribution qui se sucrent à toutes les étapes de la chaîne, du producteur de fruits au consommateur.

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