- Accueil
- Lutte ouvrière n°2400
- Vente d'armes : Mistral gagnant !
Leur société
Vente d'armes : Mistral gagnant !
Suite au crash du vol MH17 en Ukraine, des discussions ont eu lieu entre les politiciens de tous bords et de tous pays pour savoir s'il était moralement « acceptable » de vendre le navire de guerre français Mistral à la Russie, alors que celle-ci est impliquée dans le conflit qui agite la région.
Les uns, comme Hollande et son gouvernement, défendent la vente, au nom du respect des contrats signés et de la défense de l'emploi, ce qui ne manque pas de sel de la part de ceux qui viennent de faciliter les licenciements et le travail précaire grâce aux accords de compétitivité, et qui suppriment eux-mêmes des milliers d'emplois dans les services publics !
Les autres, ceux qui font semblant de s'émouvoir de la transaction, ferment pudiquement les yeux sur les soutiens militaires, passés ou actuels, de la France aux dictateurs du monde entier, à commencer par ceux d'Afrique. Ils sont également beaucoup plus discrets sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, et aux Émirats arabes unis, qui ne sont pas particulièrement connus pour leurs régimes démocratiques.
En réalité, la seule question que se posent les vrais décideurs, les marchands de canon, est celle des débouchés pour leurs industries. Comme le dit le directeur de la Fondation pour la recherche stratégique : « Depuis six ou sept ans, la question des débouchés des exportations militaires est devenue une obsession de tous les gouvernements ». Sur ce plan au moins, le gouvernement français semble s'en tirer plutôt bien puisque la France s'est maintenue cette année au rang de 4e exportateur mondial d'armes, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et... la Russie. Des armes, la France en regorge et serait prête à vendre le Rafale à quelque pays que ce soit sans se soucier des caractères démocratique ou dictatorial de son gouvernement. Seule exigence : qu'il puisse payer.
Alors, face aux 15 milliards de chiffre d'affaires de la filière, ils peuvent tous discuter autant qu'ils veulent, pour finir, ce seront toujours les marchands de canon qui leur dicteront leurs volontés.