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Fonction publique : La précarité est loin de se réduire
C'est sous Sarkozy en 2011 que le ministre de la Fonction publique d'alors, Georges Tron, avait fait signer à la plupart des syndicats de fonctionnaires un accord de réduction de la précarité. C'était déjà un scandale en soi au regard des dizaines de milliers de postes que supprimait chaque année le gouvernement Fillon.
Le plan, prévu pour durer quatre ans, ne proposait que des mesures dérisoires, et les chiffres publiés à mi-parcours de son application ne font que le confirmer. Au rythme actuel, seuls 125 000 contractuels devraient avoir obtenu un statut de fonctionnaire sur les 900 000 précaires que compte la fonction publique. Et ce sont souvent des cadres, la catégorie A, qui ont pu en bénéficier. Les contractuels de l'Éducation nationale, les vacataires des hôpitaux, les assistantes maternelles ou les cantinières en contrats aidés dans les collectivités territoriales sont restés dans la précarité la plus totale.
Pour compenser un peu la maigreur des mesures envisagées alors, le plan prévoyait que les salariés précaires de la fonction publique enchaînant les contrats depuis six ans bénéficieraient immédiatement d'un CDI. Eh bien, même là, l'État continue de traîner la patte et a fait étaler les régularisations jusqu'en 2016.
Les salariés des différentes fonctions publiques connaissent une précarité croissante (un employé sur cinq dans les collectivités territoriales). Ils voient leur salaire bloqué quand il ne diminue pas avec la suppression de certaines primes. De plus ces salariés sont devenus les variables d'ajustement de toutes les réductions de budget, les premières victimes des suppressions massives de postes dans les services publics.
Dans la majorité des cas les salariés précaires de la fonction publique enchaînent des contrats à temps partiels, plus ou moins renouvelables, payés au smic horaire. Ils se succèdent sur des postes qui sont en permanence indispensables pour le fonctionnement même des services car l'État a continué à réduire les embauches et à ne pas remplacer une bonne part des fonctionnaires partant à la retraite.
La titularisation immédiate des précaires ne serait qu'une mesure de justice élémentaire. Mais au-delà, ce sont des embauches massives auxquelles il faudrait procéder. Partout il manque des bras pour assurer le bon fonctionnement des services publics les plus indispensables à la population.