Renault-Flins : La direction cultive la précarité30/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2400.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins : La direction cultive la précarité

La direction a donné le chiffre des effectifs de l'usine Renault de Flins. Il y avait, fin mai, 2 220 salariés sous contrat Renault et 1 540 ouvriers qui ne bénéficiaient pas d'un tel contrat. Lorsqu'on déduit le personnel ETAM (employés, techniciens, agents de maîtrise) des 2 220 salariés sous contrat Renault, on arrive à environ 1 560 ouvriers. Cela fait donc 1 560 ouvriers « Renault » pour 1 540 ouvriers intérimaires, en CDD ou sous-traitants. Autrement dit, à l'usine de Flins, un ouvrier sur deux est sous contrat précaire.

La plupart travaillent en production, sur chaînes ou sur machines. Dans certaines unités comme en Tôlerie, en Peinture ou au Montage, les intérimaires, CDD et sous-traitants représentent huit ouvriers sur dix, les ouvriers « Renault » travaillant majoritairement dans les emplois plus qualifiés comme la conduite d'installation, la qualité, la retouche, etc.

Depuis 2007, l'embauche est totalement gelée à l'usine. Les plans de compétitivité se succèdent et vident les ateliers des travailleurs en CDI. Le dernier en date, en 2013, prévoit entre autres un plan de départs volontaires : 400 travailleurs supplémentaires devraient quitter l'entreprise d'ici la fin 2016. Les ouvriers qui partent sont remplacés par des travailleurs précaires, ou ne sont pas remplacés du tout.

En réalité, la précarité est devenue la règle de fonctionnement de l'usine. Cela permet à Renault d'ajuster au mieux les effectifs, tout en faisant peser un climat d'incertitude sur l'avenir. Pour la direction, il faudrait accepter la diminution des RTT, le blocage des salaires, la surcharge de travail, les heures supplémentaires à n'en plus finir ! C'est un choix de « management »... par le stress.

Mais il est loin d'être certain que cette situation soit toujours acceptée. Ouvriers en CDI, comme ouvriers précaires, en ont assez de ces conditions de travail qui se dégradent.

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