Suisse : L'argent sale va au paradis (fiscal)30/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2400.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Suisse : L'argent sale va au paradis (fiscal)

Les paradis fiscaux, longtemps tolérés voire encouragés par les pays impérialistes, subissent maintenant leur pression, directement ou via des organisations internationales comme l'OCDE ou le GAFI (Groupe d'action financière, qui élabore des normes de lutte contre le blanchiment d'argent). Pour la Suisse, la pression se renforce depuis qu'a été révélée l'aide active apportée par ses banques à des riches étrangers pour frauder leur fisc.

Le Conseil fédéral, gouvernement de la Suisse, a donc adapté sa réglementation, mais en façade seulement. Fin 2012, il a adopté une « stratégie de l'argent propre », voulant ainsi éviter que le pays ne se retrouve sur une liste noire et que ses banques perdent des parts de marché. Celles-ci sont en concurrence avec d'autres paradis fiscaux pour attirer la fortune des grands bourgeois et l'argent sale du monde entier.

Le projet du Conseil fédéral comprend l'obligation de déclarer certaines transactions et un léger durcissement de la définition de la fraude fiscale. Il prévoit également de considérer les responsables politiques comme des « personnes politiquement exposées », soumises à une surveillance particulière car corruptibles. Il entend enfin interdire les paiements en liquide de plus de 100 000 francs suisses, soit environ 82 000 euros, somme que l'on n'a normalement pas sur soi pour acheter du chocolat. En France, le plafond correspondant est de 3 000 euros.

En juin, ce projet du Conseil fédéral a été soumis à la chambre basse du Parlement, où la volonté des parlementaires de lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent semble bien limitée. Une grande majorité ont d'ailleurs voté contre ce plafonnement des paiements en liquide et contre leur propre inclusion dans la liste des « personnes politiquement exposées ». Ils ont enfin enlevé toute substance au renforcement de la lutte contre la fraude fiscale.

Ce vote embarrasse un peu le Conseil fédéral au moment où il voudrait faire illusion. Mais finalement, peu lui importe du moment que le paradis fiscal suisse n'est pas menacé.

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