Le magazine Forbes, qui consacre ses pages aux milliardaires de la planète, vient de publier son classement annuel. On y apprend, ce qui ravira des millions de pauvres si la nouvelle leur parvient, que les ultra-riches n'ont jamais été aussi nombreux : 1 226 milliardaires recensés, soit 16 de plus que l'an dernier.

Ce club très fermé l'est également aux femmes, qui ne sont que 104, même pas 10 %. Elles ne sont que trois dans les vingt premières places.

L'homme le plus riche du monde reste, depuis trois ans, le Mexicain Carlos Slim Helu, qui possède l'entreprise de télécommunications Telmex et un conglomérat d'entreprises, Grupo Carso. Il vaut cette année 69 milliards de dollars, mais sa fortune aurait reculé de 5 milliards par rapport à 2011. Pas de quoi pleurer, il est vrai.

Le second, Bill Gates, le créateur de Microsoft, ne vaut « que » 61 milliards de dollars. Le troisième est Warren Buffet, autre milliardaire américain connu. Sa fortune est évaluée à 44 milliards, contre 50 l'année passée. C'est lui qui avait déclaré qu'« il y a une guerre de classe, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». On sait au moins à qui on a affaire.

Enfin, au pied du podium, on trouve Bernard Arnault, le patron de LVMH, avec 41 milliards de dollars, le même magot que l'an dernier car son secteur, le luxe, ne connaît pas la crise. Le second milliardaire français est une femme : Liliane Bettencourt du groupe L'Oréal. Avec 24 milliards de dollars, elle est à la quinzième place.

Dans les vingt premières places, la moitié des ultra-riches sont Américains, dont six appartiennent à seulement deux familles, les Walton et les Koch. Les Walton (les magasins Wal-Mart) pèsent, à quatre, presque 100 milliards de dollars, tandis que les frères Koch (chimie et pétrole) se partagent 50 milliards.

Il y a vingt-cinq ans, les milliardaires recensés n'étaient que 140. Plus de mille milliardaires de plus en un quart de siècle, c'est aussi une mesure de l'écart qui s'est creusé dans cette période entre les extrêmement riches et tous les autres. La concentration des richesses entre les mains de quelques capitalistes a pour revers la plongée d'un nombre toujours plus grand de personnes dans la misère et la précarité.