Projet d'impôt sur les grandes sociétés : Une piqûre de moustique sur le gras des capitalistes14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Projet d'impôt sur les grandes sociétés : Une piqûre de moustique sur le gras des capitalistes

Alors que Sarkozy-président n'a fait que favoriser les riches, y compris sur le plan fiscal, le candidat Sarkozy fait aujourd'hui mine de découvrir que les entreprises du CAC 40, celles qui font référence à la Bourse, payent peu ou pas d'impôt sur les sociétés en France. Et comme, à l'étranger, elles se débrouillent pour en payer le moins possible -- c'est d'ailleurs pour cela qu'elles utilisent les différences de règles fiscales d'un pays à l'autre -- elles s'en sortent bien. Et voilà que Sarkozy propose un « impôt minimum pour les grands groupes en France ».

De son aveu même, l'impôt sorti de son chapeau à quelques semaines des élections ne totaliserait que deux ou trois milliards d'euros, répartis sur une centaine de sociétés, autrement dit une peccadille comparé au matelas de profits accumulés, se chiffrant en centaines de milliards d'euros. À elles seules, 38 sociétés ont engrangé 73 milliards de bénéfices en 2011, s'ajoutant aux quelque 80 milliards d'euros qu'elles avaient déjà obtenus l'année précédente.

Sarkozy espère, malgré tout, que l'annonce d'un tel impôt pourra l'aider face à ses concurrents. Il n'a pas voulu être en reste, Marine Le Pen en veine de démagogie ayant été jusqu'à dire qu'il faudrait taxer Total pour faire baisser le prix des carburants à la pompe. Quant à Hollande, il veut « en finir avec les niches fiscales pour les grandes entreprises » et il se propose d'instituer trois taux d'imposition différents, avec une progressivité en fonction de la taille des entreprises.

De telles propositions ont beau être floues ou très limitées, il se trouvera toujours des hommes politiques et des commentateurs pour protester, par principe, parce qu'il n'est pas question pour eux de faire mine de toucher aux riches. On l'a bien vu récemment, quand Hollande a proposé de créer une tranche d'imposition supplémentaire au-delà d'un million d'euros de revenus annuels, ce qui, d'après lui, ne rapporterait pas un sou de plus à l'État, autrement dit serait en fait indolore pour les riches. Cela a suffi à provoquer une levée de boucliers.

Hollande pas plus que Sarkozy ne remet en cause l'impôt sur le revenu payé par les salariés et la TVA. Or, par le biais de la TVA, la moitié des recettes de l'État provient essentiellement des classes populaires. Gageons que, malgré la proximité du scrutin, aucun des deux prétendants ne découvrira une telle injustice, car l'un et l'autre savent proposer des gestes symboliques, en se gardant bien de remettre en cause l'injustice sociale représentée par le système fiscal actuel.

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