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- Lutte ouvrière n°2276
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SNCF - Lyon équipement : La mort d'un cheminot sur la voie - les méthodes crapuleuses de la direction
Mercredi 29 février, un cheminot de l'Équipement de Lyon a été percuté par un train, peu avant la gare de Saint-Rambert-d'Albon, dans la Drôme, et tué sur le coup. Les services de secours ont mis plusieurs heures avant de pouvoir l'identifier : seules les initiales qu'il avait sur son gilet ont permis de savoir de quelle équipe il provenait.
Lorsque ses collègues ont appris ce drame, pas un n'a douté que cet accident devait arriver un jour ou l'autre car travailler seul sur les voies est très dangereux. Tous étaient bouleversés de cette mort atroce et sans témoins. Mais l'insistance de la direction à faire courir le bruit que ce n'était pas un accident mais un suicide en a rajouté dans l'indécence. Thèse basée sur la base d'une rumeur : un mécanicien l'aurait vu marcher sur les voies, une capuche sur la tête, et dos au train...
Le lendemain, la direction, dont un représentant national, convoquait en urgence une réunion de toute l'équipe en tentant à nouveau d'étayer cette thèse. Ainsi, relayée par le chef de chantier et les psy de la cellule psychologique, la thèse du suicide était devenue indiscutable à la fin de la journée.
Mais deux jours plus tard, de nouveaux éléments fournis, eux, par le CHSCT et l'Inspection du travail remettaient en cause cette théorie : non seulement ce n'est pas un train fret qui a percuté l'agent mais un TER, beaucoup plus silencieux. Le mécanicien du train croiseur certifiait que le collègue se déplaçait en dehors de la zone dangereuse et non pas au milieu de la voie. Quant au lecteur MP3 que, selon la direction, il portait sur les oreilles, c'était un dictaphone. Sa capuche a été retrouvée intacte et immaculée quelques mètres plus loin. Le dernier élément, qui a provoqué la nausée, c'est que le collègue était allé s'acheter un sandwich qui a été retrouvé dans sa voiture visiblement pour son repas de midi.
Ce dernier élément, la direction le connaissait pertinemment mais volontairement n'avait pas voulu le signaler pour ne pas laisser planer de doute sur la thèse du suicide.
Les conclusions définitives de l'enquête n'ont pas encore été rendues, mais c'est une colère sourde qui anime tous les esprits. Car, en refaisant à froid le fil des événements, on s'aperçoit que la direction a manipulé grossièrement les cheminots