Jean-Luc Mélenchon et l'Europe14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jean-Luc Mélenchon et l'Europe

Après que Sarkozy, dans son discours de Villepinte du 11 mars, a évoqué une éventuelle rupture de l'accord de Schengen, Jean-Luc Mélenchon s'est précipité sur les micros et devant les caméras pour déclarer que le candidat de l'UMP « faisait du Mélenchon ». Manière de se vanter d'avoir réussi à peser sur les choix politiques du candidat président. Mais, plutôt que d'en tirer fierté, il devrait s'interroger sur cette convergence à la fois inquiétante et significative.

Il ne s'agit pas de contester l'avance qu'avait prise le candidat du Front de gauche sur le terrain des prises de position cocardières et nationalistes. Reconnaissons-lui volontiers cette antériorité. Elles apparaissaient déjà nettement dans des discours plus anciens, en particulier dans son petit livre-programme intitulé Qu'ils s'en aillent tous datant d'octobre 2010, dans lequel il mettait en cause l'emprise de l'Allemagne sur la France, dans le cadre de l'Union européenne. N'oublions pas cependant que les thèmes utilisés ressemblent à ceux des discours d'autres politiciens : d'Arnaud Montebourg à Nicolas Dupont-Aignan et jusqu'à Marine Le Pen. En ce sens, il devient difficile d'en établir la paternité.

Effectivement, Mélenchon n'est pas le seul, ni même le premier à emboucher ce clairon-là. D'autres le font et l'ont fait dans le passé, à commencer par les dirigeants du PCF qui, depuis des décennies, ont mis au coeur de leur propagande, le « produire français » d'une façon encore plus tonitruante que ne le font aujourd'hui Bayrou et le FN.

Mais défendre l'industrie, c'est du même coup défendre les industriels et leurs actionnaires. Ce n'est pas du tout défendre les ouvriers et leurs emplois. C'est au contraire contribuer à les diviser, plus même : à les dresser les uns contre les autres, c'est-à-dire à réduire leurs forces. Ce qui ne peut que réjouir tous leurs adversaires.

Et pourtant, voilà ce dont se vante le leader du Front de gauche !

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