La libre circulation des personnes dans l'Union européenne tend à devenir un mythe. Témoin la petite guerre permanente que se livrent les polices française et italienne à la frontière des deux pays, se renvoyant de part et d'autre les étrangers qu'elles estiment n'être pas en possession des documents nécessaires. Moyennant quoi les clandestins en question cherchent à passer la frontière soit en train, en tentant d'échapper aux contrôles, soit en passant un col à pied, soit même en empruntant au péril de leur vie, toujours à pied, un tunnel ferroviaire.

Outre le traitement scandaleux souvent réservé aux étrangers contrôlés, ces interventions policières provoquent régulièrement des retards de trains. Ainsi le 7 mars le train Milan-Paris a été retardé d'abord de deux heures, des sans-papiers ayant été repérés dans le tunnel ferroviaire du Fréjus, et les polices française et italienne se renvoyant la politesse pour intervenir. Arrivé finalement à Lyon, le train ne pouvait plus être acheminé sur la voie à grande vitesse, en travaux la nuit. Il a donc dû emprunter une voie normale et n'est arrivé à Paris qu'à six heures du matin, au lieu de 23 heures prévu la veille.

L'Europe est paraît-il une terre de liberté... en tout cas pas celle de circuler.