Service minimum de l'électricité et du gaz : Un agent menacé de licenciement14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Service minimum de l'électricité et du gaz : Un agent menacé de licenciement

À l'agence d'Arcueil (Val-de-Marne), un technicien de ERDF-GRDF, service commun d'EDF et Gaz de France, est menacé de licenciement.

Sa hiérarchie lui reproche, entre autres, de n'avoir pas installé chez des clients un certain nombre de SMI (service minimum d'intensité) qui limitent la puissance disponible de courant à 1 kilowatt, soit la consommation d'un frigo et de quelques ampoules, le chauffage étant forcément exclu. À titre de comparaison, un four à micro-ondes a une puissance de l'ordre du kilowatt.

EDF et GDF se targuent d'avoir mis en place plusieurs dispositifs pour venir en aide aux clients en difficulté financière : tarif de première nécessité, tarif spécial de solidarité gaz, etc. Mais ces dispositifs sont souvent complexes, et puis ils ne règlent pas tout lorsque le foyer considéré n'a plus d'argent.

Ainsi EDF admet procéder « à moins de 100 000 suspensions de fournitures » par an, ce qui n'est tout de même pas rien. Rien qu'à l'agence d'Arcueil, selon la CGT, 1 245 coupures pour non-paiement ont été programmées entre le 1er juin et le 31 août 2011. Dans la majorité des cas, ces coupures résultent de la difficulté, voire de l'impossibilité de payer les factures.

Les techniciens clientèle, comme celui d'Arcueil, sont amenés à faire des coupures pour non-paiement et dans certains cas à installer des SMI, limités à 1 KW. Cela les met parfois en face de familles totalement démunies, avec des enfants, à qui il faudrait couper le courant en maintenant le strict minimum. Dans ces cas, ils essaient d'éviter comme ils peuvent d'en arriver à cette extrémité. Mais ni les hiérarchies locales d'EDF et de GDF, ni les directions nationales n'ont autant de coeur. Elles sont là avant tout pour faire du chiffre, chiffre qui aboutit à des milliards d'euros de bénéfices pour EDF et GDFSuez.

Pour le moment, le technicien d'Arcueil n'est pas encore licencié. Il bénéficie de soutien chez ses collègues et, l'affaire ayant été rendue publique, la direction locale semble embarrassée.

En tout cas cette affaire a mis en évidence l'inhumanité d'EDF et de GDF, censés être encore des... services publics.

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