Le mouvement No-TAV résiste14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le mouvement No-TAV résiste

Depuis des années, dans la vallée de Suse qui relie le Piémont à la France, c'est un véritable mouvement populaire qui s'oppose de façon déterminée à la construction du tunnel de la ligne à grande vitesse Lyon - Turin, la TAV (treno ad alta velocità, TGV en italien).

Travailleurs salariés, jeunes, ou bien montagnards méfiants devant l'intrusion des engins, tous se retrouvent pour dire « non à la TAV », bloquant les chantiers, occupant l'autoroute, s'affrontant avec la police.

On retrouve dans les arguments des No-TAV toutes sortes de choses, y compris des prises de position réactionnaires. Mais ce qui fait l'unanimité du mouvement est au fond une défiance à l'égard de toutes les entreprises de l'État italien, une défiance profondément fondée. Ils dénoncent les milliards consacrés à cette ligne à grande vitesse dont la plupart d'entre eux ne bénéficieront pas, alors que les transports locaux servant à la population sont, comme dans toute l'Italie, décadents. Ils dénoncent le fait que des mafias patronales, et des mafias au sens propre, vont trouver là le moyen de s'enrichir sans même qu'on soit assuré que les travaux servent vraiment.

Quant aux assurances données par les autorités, personne n'y croit et on comprend pourquoi. La vallée, étroite, est déjà traversée par une ligne ferroviaire, différentes routes et un énorme viaduc autoroutier : faudra-t-il voir se dresser un nouveau viaduc pour la ligne TGV ? Il est impossible pour le moment de le savoir, et impossible de se fier aux assurances données sur l'absence de nuisances à attendre de ces travaux. Alors les No-TAV sont décidés à les combattre jusqu'au bout et on ne peut que les comprendre et s'en sentir solidaire.

Le gouvernement Monti, lui, a déclaré que la TAV doit se faire, envers et contre tout, et malgré l'opposition de la population : il en va de son autorité, et aussi de ses relations avec ses voisins européens, la France en particulier, impliquée dans les travaux du Lyon - Turin. Mais avec les No-Tav, Monti n'est pas au bout de ses peines.

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